Camus, l'homme qui aimait la mer...
Description
[Extrait]
Toute l'oeuvre de Camus se présente comme un hymne à la vie et à la nature : ses romans sont marqués par la passion du soleil et de la mer : en 1938, il célèbre, dans Noces, l'union de l'homme avec la nature... Dès ses premières oeuvres, l'évocation de la mer est très présente : dans un roman de jeunesse, intitulé La mort heureuse, Camus évoque le simple bonheur d'un bain de mer... dans un texte lyrique empreint de sensualité...
Le nageur est assailli par des sensations contraires qui l'émerveillent : à la chaleur du premier contact, s'oppose le "courant glacé" qui pénètre ses membres et cette sensation tactile reste agréable. La sensation visuelle est aussi mise en jeu, on voit "des gouttes d'argent en volées" soulevées par le nageur, on entend "un bruit d'eau clapotante, étrangement clair", sensation audititive que met en valeur le silence....
Sensations visuelle et tactile se confondent dans l'expression "la lune et la tiédeur", créant une fusion, une harmonie des éléments, la mer et le ciel semblent se rejoindre...
La mer est personnifiée : elle devient une entité pleine de vie : elle est même décrite comme une femme, une amante, elle est "chaude comme un corps", le nageur est attiré irrésistiblement par "le visage d'un monde inconnu", la mer devient aussi "le coeur d'eau et de sel d'une vie inexplorée".
L'évocation est, ainsi, particulièrement sensuelle : le nageur prend conscience, dans cette union avec la mer, de son propre corps, il atteint une plénitude de sensations : l'homme perçoit ses mouvements avec une acuité nouvelle, il est conscient de sa force, il éprouve une sorte d'exaltation à sentir la cadence régulière de ses mouvements, il ne peut résister à l'envie d'aller toujours plus vite, il va jusqu'au bout de ses forces, jusqu'à se sentir "merveilleusement las."
La joie, le bonheur naissent de la communion avec les éléments, ce bonheur, cette plénitude permettent d'oublier tout, les contingences du monde, le passé.
Ce bonheur devient même une sorte de mystique, une exaltation quasi-religieuse : des oxymores viennent, alors, souligner la force de cette exaltation, à la fois "lucide et passionnée", la sensation glaciale qu'éprouve le nageur s'opposant à la brûlure de la mer : on retrouve là les images traditionnelles associées à l'amour : feu et glace, plaisir et souffrance...
La plénitude de l'instant se traduit aussi par des images à valeur symbolique : celles du semeur, du laboureur qui récolte une moisson de bonheurs...
Cette plongée dans la mer devient régénératrice : c'est une véritable renaissance : le nageur aspire même à s'enfoncer dans la mer, à s'y perdre pour s'y retrouver : l'antithèse montre que cette communion de l'homme avec la nature lui permet de se libérer du poids de la vie, de ses soucis, de ses souvenirs, pour retrouver une authenticité.
L'homme puise, dans la nature, une nouvelle force, le rajeunissement de tout son être, un espoir qui le régénère...
Le nageur ressent aussi la tentation de l'inconnu, le besoin de plonger et de s'effacer dans un monde nouveau comme s'il souhaitait prolonger et éterniser un moment de bonheur. Cependant, cette tentation de s'abandonner à la mer est à peine esquissée et le bonheur, la joie du corps l'emportent sur tout le reste.
Ce texte plein de sensualité, de lyrisme nous fait songer à un poème : images, oxymores, rythmes binaires et ternaires confèrent à cet extrait une harmonie qui sert à traduire une plénitude des sens, un bonheur dans l'union avec la nature.
Le rire du nageur, à la fin du texte, associé aux dents qui claquent, montre aussi toute l'ambivalence de la vie humaine partagée entre rires et angoisses, entre tourments et bonheurs...
Camus est bien l'écrivain de la Méditerranée, l'écrivain de l'humanisme, de l'humanité : il évoque si bien, à la fois, la force et la fragilité de l'homme.
Toute l'oeuvre de Camus se présente comme un hymne à la vie et à la nature : ses romans sont marqués par la passion du soleil et de la mer : en 1938, il célèbre, dans Noces, l'union de l'homme avec la nature... Dès ses premières oeuvres, l'évocation de la mer est très présente : dans un roman de jeunesse, intitulé La mort heureuse, Camus évoque le simple bonheur d'un bain de mer... dans un texte lyrique empreint de sensualité...
Le nageur est assailli par des sensations contraires qui l'émerveillent : à la chaleur du premier contact, s'oppose le "courant glacé" qui pénètre ses membres et cette sensation tactile reste agréable. La sensation visuelle est aussi mise en jeu, on voit "des gouttes d'argent en volées" soulevées par le nageur, on entend "un bruit d'eau clapotante, étrangement clair", sensation audititive que met en valeur le silence....
Sensations visuelle et tactile se confondent dans l'expression "la lune et la tiédeur", créant une fusion, une harmonie des éléments, la mer et le ciel semblent se rejoindre...
La mer est personnifiée : elle devient une entité pleine de vie : elle est même décrite comme une femme, une amante, elle est "chaude comme un corps", le nageur est attiré irrésistiblement par "le visage d'un monde inconnu", la mer devient aussi "le coeur d'eau et de sel d'une vie inexplorée".
L'évocation est, ainsi, particulièrement sensuelle : le nageur prend conscience, dans cette union avec la mer, de son propre corps, il atteint une plénitude de sensations : l'homme perçoit ses mouvements avec une acuité nouvelle, il est conscient de sa force, il éprouve une sorte d'exaltation à sentir la cadence régulière de ses mouvements, il ne peut résister à l'envie d'aller toujours plus vite, il va jusqu'au bout de ses forces, jusqu'à se sentir "merveilleusement las."
La joie, le bonheur naissent de la communion avec les éléments, ce bonheur, cette plénitude permettent d'oublier tout, les contingences du monde, le passé.
Ce bonheur devient même une sorte de mystique, une exaltation quasi-religieuse : des oxymores viennent, alors, souligner la force de cette exaltation, à la fois "lucide et passionnée", la sensation glaciale qu'éprouve le nageur s'opposant à la brûlure de la mer : on retrouve là les images traditionnelles associées à l'amour : feu et glace, plaisir et souffrance...
La plénitude de l'instant se traduit aussi par des images à valeur symbolique : celles du semeur, du laboureur qui récolte une moisson de bonheurs...
Cette plongée dans la mer devient régénératrice : c'est une véritable renaissance : le nageur aspire même à s'enfoncer dans la mer, à s'y perdre pour s'y retrouver : l'antithèse montre que cette communion de l'homme avec la nature lui permet de se libérer du poids de la vie, de ses soucis, de ses souvenirs, pour retrouver une authenticité.
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Camus, Albert (1913-1960) |
Mer Méditerranée |
Titre
Camus, l'homme qui aimait la mer...
Créateur
Éditeur
http://rosemar.over-blog.com
Date
Novembre 2013
Langue
Sujet
Camus, Mer
Format
Blog
Source
http://rosemar.over-blog.com/article-camus-l-homme-qui-aimait-la-mer-121021217.html
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