Description

[Texte et lecture d'un extrait de l’Été]

A minuit seul sur le rivage. Attendre encore et je partirai. Le ciel lui-même est en panne avec toutes ses étoiles, comme ces paquebots couverts de feux qui, à cette heure même, dans le monde entier, illuminent les eaux sombres des ports. L’espace et le silence pèsent d’un seul poids sur le cœur. Un brusque amour, une grande œuvre, un acte décisif, une pensée qui transfigure, donnent à certains moments la même intolérable anxiété, doublée d’un attrait irrésistible.

Délicieuse angoisse d’être, proximité exquise d’un danger dont nous ne connaissons pas le nom, vivre, alors, est-ce courir à sa perte ? A nouveau, sans répit, courons à notre perte.

J’ai toujours eu l’impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d’un bonheur royal.

Albert Camus, "La mer au plus près (Journal de bord)", 1953, L'Eté, Gallimard, 1959

Titre

La minute de poésie : Vivre en haute mer [Albert Camus]

Éditeur

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Date

11/2016

Langue

Couverture temporelle

Sujet

Extrait L’Été, Camus, Mer

Source

La minute de poésie
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Droits

Non libre de droits

Durée

1mn 25sec