La promenade au bord de la mer. Variations sur un topos littéraire au tournant des XIXe et XXe siècles en Europe
Description
Résumé
Espace insolite d’une expérience singulière de sociabilité ou d’aventures estivales, ou espace quotidien arpenté chaque jour et en toute saison, théâtre tour à tour idyllique ou mélancolique d’un duo amoureux ou territoire ouvert à de plus intimistes déambulations, le littoral ouvre l’horizon des possibles, qui ne se résument pas seulement aux désirs de départs auxquels ne font écho que les cris des mouettes. La promenade s’oriente différemment, selon qu’elle se fait en compagnie ou en solitaire, le long d’une digue arpentée par une foule nombreuse ou sur le sable, dans le vent de Dollymount ou sur les grèves de la Hanse. Compte tenu de l’importance qui lui est dévolue dans le contexte particulier du Tournant du Siècle, la promenade le long d’un rivage, au plus près des flots, ou sur un chemin surplombant, justifie une analyse résolument comparatiste, au confluent de la littérature et de l’histoire des mœurs, fondée sur des textes appartenant à des domaines linguistiques et géographiques différents.
[Extrait]
Le champ culturel concerné par ces récits est celui de l’Europe occidentale, même si nous évoquons brièvement le Dom Casmurro de J. M. Machado de Assis (1899), en raison d’une influence européenne très sensible dans ce chef d’œuvre de la littérature brésilienne du XIXe siècle. Nous aborderons les textes suivants: “Épaves” (1881) et “Adieu” (1884), de Guy de Maupassant, (dont J.-D. Urbain cite uniquement Pierre et Jean); “Les feux” (1888), d’Anton Tchékhov, dont l’un des récits enchâssés se déroule sur les rives de la Mer Noire; “An Imaginative Woman” (“Une femme imaginative”, dans Les petites ironies de la vie (Life’s Little Ironies, 1894), de Thomas Hardy, Effi Briest (1895), de Theodor Fontane, Senilità (1898), d’Italo Svevo, Tonio Kröger (1903) de Thomas Mann et enfin le chapitre IV de The Portrait of the Artist as a Young Man, de James Joyce, paru de 1914 au début de l’année 1915 dans la revue The Egoist.
7Ces textes seront étudiés en vertu de la place qu’ils accordent au motif de la promenade au bord de la mer. Leur analyse se déroulera suivant deux axes complémentaires, relevant de la poétique du récit. Nous comparerons tout d’abord les motivations narratives de la promenade en bord de mer et des descriptions qui, en règle générale, l’accompagnent. Dans un second temps, nous nous pencherons sur la dimension spatio-temporelle de ces passages et sur leur rythme propre: le mouvement des vagues, les conditions particulières du climat, les vents, les latitudes et les saisons donnent en effet à la promenade son tempo particulier, investi, le cas échéant, d’une fonction proprement dramatique au sein du récit. Nous évoquerons, pour conclure, le lien quasi obligé entre promenade littorale et réflexion, dans le contexte du Tournant du siècle.
Table des matières
Plan
Corpus
Motivation narrative
Espaces, temps et rythmes
Collection
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Mer Méditerranée |
LITTÉRATURE MÉDITERRANÉENNE |
20e siècle |
19e siècle |
Titre
La promenade au bord de la mer. Variations sur un topos littéraire au tournant des XIXe et XXe siècles en Europe
Titre Alternatif
n La mer... dans tous ses états, Carnets, Première Série - 1 | 2009
Créateur
Éditeur
Carnets, Première Série - 1 | -1, 117-129.
Langue
Format
p. 117-129
https://doi.org/10.4000/carnets.2960
Source
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Florence Godeau, « La promenade au bord de la mer. Variations sur un topos littéraire au tournant des XIXe et XXe siècles en Europe », Carnets [En ligne], Première Série - 1 | 2009, mis en ligne le 14 juin 2018, consulté le 18 avril 2020. URL : http://journals.openedition.org/carnets/2960 ; DOI : https://doi.org/10.4000/carnets.2960
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