Description

[extrait]
Ulysse est né à Trieste », déclarait Italo Svevo en 1927, parlant de James Joyce, son ex-professeur d'anglais devenu son ami. Trieste est ainsi faite qu'elle engendre des écrivains et que des écrivains l'engendrent à leur tour. Les Français Charles Nodier, Stendhal, Chateaubriand, Jules Verne, mais aussi Rilke, Kafka et de nombreux Triestins se sont nourris du « mélange des noms italiens des rues, des noms slaves des enseignes, des inscriptions allemandes au front des monuments » (Valéry Larbaud). Phénomène plus clair encore si l'on sait qu'Ettore Schmitz a choisi le pseudo d'Italo Svevo pour célébrer l'Italie et la Souabe (svevo), qu'Umberto Poli a pris celui de Saba qui signifie « grand-père » en hébreu, et que beaucoup de ces auteurs ont une appartenance multiple : Scipio Slataper, slovaque et allemand, Giani Stuparich, père mi-slave mi-autrichien et d'origine juive, tout comme Giorgio Voghera. Quant à Boris Pahor, dont Le Jardin des plantes vient d'être traduit en français, il écrit en slovène. D'ailleurs, si en ville on parle le triestino, dialecte local très proche de l'italien, le plateau karstique qui surplombe la côte d'un à-pic de 400 mètres est bilingue slovène et italien, et Muggia, petit port de pêche voisin, s'exprime en dialecte vénitien !

Collection

Documents Villes

Titre

Trieste, mythe littéraire

Éditeur

Le Figaro magazine (en ligne)

Date

10/11/2007

Sujet

Trieste

Source

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https://www.lefigaro.fr/
Illustration: Trieste face à la mer, Piazza dell'unità Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

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