L’engagement pacifiste et internationaliste des Francs-maçons des Baléares (fin XIXe Siècle – début XXe Siècle)
Description
[Extrait]
Franc-maçonnerie et utopie insulaire
Diaspora, réunion des frères dispersés sur les deux hémisphères, la République universelle des francs-maçons a très tôt investi l’utopie insulaire pour présenter son projet de modernisation sociale et politique. Île-continent, terre vierge, l’Australie est ainsi au centre de leurs préoccupations. Les frères rêvent d’y jeter les bases d’un Etat franc-maçon, où régneraient l’harmonie, la concorde, l’égalité des pairs et la fraternité, vertus cardinales de l’Ordre. Plus modestement, certains envisagent, dans le bassin méditerranéen, l’acquisition des îles de Linosa et de Lampédouse pour y fonder une cité modèle, vitrine des Lumières maçonniques.
[...] Lors de ces rencontres internationales les francs-maçons des Baléares étroitement associés à leurs frères des Canaries se montrent particulièrement offensifs et entreprenants. Désormais, ces frères insulaires seront à la pointe du combat maçonnique pour la paix. L’espéranto, par son projet volontairement internationaliste, ne peut en effet que séduire les francs-maçons internationalistes et pacifistes. En effet, il ne s’agit pas d’une langue artificielle parmi ou après tant d’autres, mais du véhicule linguistique et culturel d’une ambition politique : rapprocher les peuples et les hommes par l’adoption d’une langue qui ne soit pas nationale, les inciter à se l’approprier pour se découvrir frères par-delà l’altérité, et favoriser la paix, le progrès par l’éducation.
Collection
Titre
L’engagement pacifiste et internationaliste des Francs-maçons des Baléares (fin XIXe Siècle – début XXe Siècle)
Titre Alternatif
Naissance et affirmation d’une culture politique
Éditeur
Cahiers de la Méditerranée, 68
Date
2004
Langue
Sujet
Franc-maçonnerie et utopie insulaire
Format
N°68, pp. 121-32
https://doi.org/10.4000/cdlm.585
Source
Open Edition Journals
Droits
Non libre de droits