Saint-Tropez : du mythe à la marque
Description
[Présentation France Culture]
usque dans les années 50, le nom de Saint-Tropez évoquait essentiellement le havre de paix que les peintres s’étaient créés dans la foulée du peintre Signac, installé dans ce qui n’était alors qu'un petit port de pêche à huit jours de voiture de Paris.
Là avaient vécu Dunoyer de Segonzac et Colette qui devait décéder en 1954. L'année où justement, sans se concerter, une jeune romancière de dix-huit ans, François Sagan, obtenait le succès avec son premier livre Bonjour tristesse et où un jeune réalisateur, Roger Vadim, venait tourner dans le quartier de la Ponche un film qui allait faire un scandale, Et Dieu créa la femme.
Entre 1954 et 1960, ces jeunes et brillants artistes de Saint-Germain-des-Prés allaient transformer ce lieu pour happy few en endroit à la mode, fréquenté par la foule des touristes. C'est cette réinvention de Saint-Tropez, devenu depuis symbole de la jet-set, que "La Fabrique de l'Histoire" va tenter de comprendre en interrogeant les derniers témoins de cette époque.
héoricien du divisionnisme, défenseur du pointillisme avant de se consacrer à l’aquarelle, Paul Signac est un peintre majeur de la fin du 19ème siècle dans la mouvance post-impressionniste…
Le terme de « néo-impressionnisme » est employé pour la première fois par le critique d’art Félix Fénéon suite à l’exposition des divisionnistes (Seurat, Signac, Pissaro) en 1886. Après la mort de Seurat, Paul Signac devient ainsi le fer de lance de ce courant pointilliste qui ne mélange pas les couleurs sur la palette : c’est l’œil qui réalise le mélange entre une touche de rouge et une touche de bleu pour obtenir un violet... Comme des pixels ! Mais la technique est particulièrement exigeante au point qu’on ne connaît qu’une douzaine de grands tableaux de Georges Seurat, les autres œuvres n’étant que des dessins préparatoires !
Le pointillisme (et encore plus le divisionnisme) imaginé par Georges Seurat et théorisé par Paul Signac, cherche à justifier sa technique par les courants scientifiques qui émergent à la fin du 19ème siècle, en créant un groupe d’artistes avant-gardistes : Pissaro, Luce, Verhaeren, van Rysselberghe, Van de Velde... Pour la plupart, ce sont des peintres engagés politiquement, souvent dans la mouvance anarchiste. Co-fondateur de la Société des Artistes Indépendants avec Seurat, Signac écrit un livre capital « D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme», manifeste qui est publié en Allemagne avant d’être édité en France, pour expliquer cette nouvelle peinture.
C’est en 1880, dans une exposition de tableaux de Claude Monet, que Signac a le déclic. Ému par les petites touches de pinceau du maître impressionniste qui recréent « les gares, les bateaux, les rues pavoisées », le jeune peintre décide de se consacrer comme lui aux paysages et aux scènes de plein air. Passionné par la mer et la navigation, lui aussi veut créer une peinture vibrante et lumineuse. Mais la technique employée sera différente… Pour lui, la « virgule » des impressionnistes, touche enlevée bien adaptée aux sensations fugitives, est le stade transitoire entre la hachure romantique de Delacroix et sa propre technique : la touche divisionniste.
Collection
Titre
Saint-Tropez : du mythe à la marque
Titre Alternatif
ou l'histoire sans cesse réinventée de ce petit port de pêche devenu symbole de la jet-set, qui fut aussi un havre de paix pour Paul Signac, Colette ou encore Brigitte Bardot...
Créateur
Éditeur
France Culture
Date
02/09/2002
Langue
Sujet
Saint-Tropez
Format
1h 29mn
Source
France Culture, "La fabrique de l’Histoire"
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Droits
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