Description

[Extrait]
Voyages et croquis nomades« Il n’est pas toujours nécessaire, pour voyager, de monter en wagon ou de prendre le bateau à vapeur, et la preuve en est que nous venons, sans quitter notre fauteuil, de revoir Venise, Marseille, la Méditerranée, Barbizon, la Hollande, et même un coin d’Egypte. » Théophile Gautier, 1854La multiplicité des techniques employées dans les carnets et les études peintes à l’huile font écho à la diversité des lieux visités par le peintre-voyageur. Nous suivons ainsi l’évolution de son style et de son métier. Fusain, mine de graphite, plume, lavis de sépia, d’encre de chine ou d’aquarelle se succèdent au gré des différents sujets représentés. Ziem voyage presque tous les ans à l’étranger dès 1842. L’Italie, la Russie, la Hollande, la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Écosse, la Tunisie, l’Algérie, la Turquie, le Liban, l’Égypte et la Grèce sont prétextes à tous les genres : paysages, architectures, portraits et copies d’après les maîtres. Au fil des pages et des études peintes se dévoile ainsi un vaste répertoire visuel où l’artiste a pu se ressourcer tout au long de sa carrière. Albert Flament, journaliste à l’Echo de Paris, relate dans un article sa découverte d’un carnet de croquis du Petit Palais : « Jamais ne nous était mieux apparue la mauvaise influence que le commerce peut avoir sur l’art (...) L’artiste a promené dans cette fluide encre de Chine le pinceau de Fragonard et d’Hubert Robert. Toute la jeunesse, toute l’âme d’un grand artiste se sont prodigués là, pendant six mois, et l’on dirait que depuis – depuis 1859 ! – tous les tableaux de Ziem ont été faits – de Paris – d’après les feuilles de cet album...».

Les mélodies de la couleur, Ziem aquarelliste« D’instinct, il choisit le point de vue particulier, l’effet rare, l’heure caractéristique, la couleur étrange et spéciale. Sa vérité a quelque-fois l’air d’un paradoxe, mais elle n’en est pas moins exacte, et sur le fond réel de la nature, il fait chanter comme un chœur aérien les mélodies de la couleur» Théophile Gautier, 1854Avant d’être peintre, Ziem est un aquarelliste. Plus que de simples études, ses aquarelles doivent êtres considérées comme des œuvres achevées, qui lui valent ses premiers succès. Le duc d’Orléans est l’un de ses premiers clients. L’artiste donne des cours d’aquarelle à Marseille et à Nice se vantant même d’avoir enseigné son art et vendu ses feuilles au duc de Devonshire, grand collectionneur, s’élevant ainsi au rang des artistes anglais, maîtres incontestés de cette technique. Ces aquarelles, réalisées sur le motif, sont un répertoire d’images dans lequel Ziem puise à loisir les thèmes de ses peintures. En effet, de nombreuses feuilles révèlent une grande maîtrise de l’art de la réserve, employée pour faire ressortir rochers, voiles, nuages et scintillement de l’eau. Ces brillants effets sus-citent chez les critiques les comparaisons les plus élogieuses : Francesco Guardi, Mariano Fortuny, et même James Whistler.Mais dans ces feuilles, les clairs-obscurs accusent surtout la dette de Ziem envers les maîtres hollandais ou les peintres de Barbizon. Devant des cieux crépusculaires lavés d’aquarelle orange et mauve, des arbres en repoussoirs se détachent à contre-jour. Ces motifs au premier plan sont régulièrement traités avec une plume chargée d’encre brune.

Le Midi, un bain de lumière« Je pense voir Sète, Martigues, Marseille, faire quelques études de mer, de montagnes, de navires, quelques impressions pouvant produire un résultat. Et puis, depuis un an je n’ai pas vu cette adorable nature, mon âme a besoin de s’ouvrir et mon corps d’aspirer quelques émanations salines » Félix Ziem, 1859A vingt ans, Ziem abandonne ses études d’architecture à Di-jon et part à la découverte du Midi en descendant la vallée du Rhône jusqu’à Arles puis Martigues où il séjourne dès 1841. C’est là que va naître sa vocation de peintre tandis que le port de Marseille lui donne le goût des voyages et de l’exotisme. Face à l’étang de Berre, Ziem forme le projet de créer « une maine méridionale entre Claude Lorrain et Rembrandt ». Dans le jardin de son atelier de Martigues, le peintre installe des maquettes de mosquées qui servent de modèle pour ses toiles orientalistes. Ce bain de lumière méditerranéenne s’associe ainsi aux souvenirs d’Orient dont Ziem reconstitue sur ses toiles l’enchantement. Ici, écrit-il, « on respire déjà l’air brûlant qui vous enivre des parfums mystérieux de l’Orient ». Sa main souple et habile jette sur la toile de beaux morceaux de paysage où le ciel est limpide et l’eau azurée. Le peintre de Venise « Venise, du premier coup, il le sent, ça va être la ville de sa pein-ture. Il y trouve tout ce qu’il aime : la coloration, la mer, le meublant pittoresque de la marine » Edmond de Goncourt, 1872Le nom de Ziem est à jamais indissociable de la Sérénissime. Depuis son premier séjour dans la cité des Doges en 1842, jusqu’à son der-nier voyage au Père-Lachaise où le lion de Saint-Marc veille sur la tombe du maître depuis 1911, Venise a fait battre le cœur du peintre. La ville lui inspira ses plus belles toiles et lui offrit même quelques conquêtes amoureuses, comme Lina, sa maîtresse, « aussi belle qu’irascible » selon le critique Pierre Miquel. Il effectue près de vingt séjours à Venise. Il y loue fréquemment des embarcations qu’il fait aménager en ateliers flottants, afin de pouvoir peindre la ville sur l’eau et ainsi choisir les points de vues les plus pittoresques offrant les plus beaux effets de lumière.

Titre

FÉLIX ZIEM, «J’ai rêvé le beau» PEINTURES ET AQUARELLES

Titre Alternatif

Dossier de presse de l'exposition
Félix Ziem, "J’AI RÊVÉ LE BEAU", PEINTURES ET AQUARELLES
(14 /02 au 4/08/2013

Éditeur

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris (FR)

Langue

Droits

Non libre de droits

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