Description

[Extrait]
Élisée Reclus, géographe du xixe siècle, étudia, parmi les premiers, la mer Méditerranée en tant que système physico‑historique : « Le creuset de la civilisation et le creuset de la mer Méditerranée ne font qu’un », affirmait-il. En Allemagne, des poètes comme Goethe et Hölderlin, mais surtout des philosophes comme Nietzsche, ont inventé un espace « gréco‑méditerranéen » où coexistaient, dans un saint compromis, l’apollonien et le dionysiaque, un espace où la grâce et la danse rendent les choses plus légères et d’où surgissent la lumière et l’éclat.
La « lumière », si on y prête attention, est le mot‑clé qui rassemble tous ceux qui ont succombé au charme de la Méditerranée. L’emploi de ce terme trahit leur origine septentrionale, les contrées froides où le soleil est rare et où, de ce fait, les hommes percevaient l’éclat de la Méditerranée comme le signe d’une culture différente. La Méditerranée comme système est une conception qui vit le jour dans des contrées extérieures à ce système. En effet, le plus grand historien de la Méditerranée, Fernand Braudel, commence son livre en déclarant : « Je suis un homme du Nord » et la Méditerranée, située au Sud par rapport à lui, fait l’objet de sa passion.

Table des matières

Une lumière éclatante
Une cause perdue
L’uniformité méditerranéenne
La force de la mythologie
L’éloignement de la mer
Les mouvements de fond
Continuité et changement

Titre

Mare nostrum. Notre mer à tous et à chacun

Titre Alternatif

The Mediterranean: Each One’s Sea
הים שלנו ושלנו ושלנו

Éditeur

Revue Yod [Online], 18 | 2013,
http://journals.openedition.org/yod/1930;
DOI: https://doi.org/10.4000/yod.1930

Date

07/2013

Format

n°18,

Source

https://journals.openedition.org/yod/1930 https://doi.org/10.4000/yod.1930
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