Description

[Extrait récension La littérature maghrébine passe à table]
En suivant le sillon tracé par Lévi-Strauss, qui affirme que la nourriture est un langage dans lequel la société traduit inconsciemment sa structure, Rosalia Bivona démontre jusqu’à quel point le moment du repas peut jouer un rôle important dans une littérature ethnographique. Sa représentation occupe un espace métonymique bien défini car manger signifie raccourcir la distance entre soi-même et le monde et découvrir la profonde unité de cet espace, la nourriture est pour le lecteur un fil d’Ariane et pour le personnage un miroir de Narcisse qui lui renvoie son reflet (28, 32 passim). Dans Le Fils du pauvre le couscous véhicule le concept de pauvreté/dignité, d’où toute une analyse qui permet de démêler les différentes valeurs qui font de l’acte de manger un mécanisme complexe. La nourriture au sens large, donc, et le couscous en particulier, reviennent à plusieurs reprises tout au long du roman, l’auteur puise dans l’histoire une matière narrative et en extrait ses contradictions, certaines valeurs familiales et sociales dépendent de la possibilité d’accéder ou non à une table dressée. Voilà pourquoi la nourriture est un pré-texte narratif qui, comme l’on verra tout au long de cette étude, donne accès à l’art, l’histoire, la sociologie, la psychologie, l’analyse du personnage, l’humour, etc.

Titre

La mensa in scena magrebina, ovvero il cibo come pre-testo narrativo

Créateur

Éditeur

Arte Napoli, Tipografica Editrice, coll. Lo specchio del Mediterraneo,

Date

vol. 7, n° 2, Mai 2006

Langue

Source

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