"Djerbahood", la revanche du street-art

Description

Généralement, le petit village d’Erriadh, situé sur l’île de Djerba (au sud de la côte est de la Tunisie), n’est pas dans les petits papiers du parcours touristique « classique ». Mais depuis juin 2014, la naissance d’un projet de Street Art baptisé Djerbahood a changé la donne. Le mélange de graffitis avec l’architecture locale a fait naître un lieu unique en son genre où l’art de rue est devenu la principale attraction du village. C’est Mehdi Ben Cheikh, propriétaire de la Galerie Itinerrance à Paris et natif de Tunis, qui a lancé le projet. En 2013, le garçon a invité plus d’une centaine d’artistes venus du monde entier à investir les lieux pour graffer autour des maisons, après avoir bien entendu obtenu l’aval de la population locale, ainsi que celui de l’administration tunisienne. Au final : un village sur une île avec 150 artistes issus de 30 nationalités différentes (dont eL Seed, Roa, Swoon,Faith 47, Jace, C215 et Seth) pour donner à voir un univers à la frontière de la fantasmagorie et du réel.

[Extrait]
"Dans ce grandiose musée à ciel ouvert, les collages et pochoirs débordent sur les portes et les toits en coupole pour créer des trompe-l’oeil cocasses. Une ménagerie féérique brossée par des pointures du street-art. L’artiste ROA imagine une pieuvre géante sur le dôme d’une maisonnette, le Français C215 un gros matou veillant au carrefour, quand les lapins bleus de Pantonio défient les scooters à la course. [...] Il s’attarde sur une composition du Tunisien Inkman, alias Kim. Le graphiste l'a peinte en concertation avec les propriétaires des murs : "Au début, les enfants me demandaient : 'S’il vous plait, dessine-moi Christiano Ronaldo !'" Comme ses compatriotes eL-Seed et Shoof, l'artiste se réapproprie la calligraphie arabe pour mieux la détourner, en anglais, en anagrammes, ou en motifs pointillistes. Leurs créations s’intègrent-elles plus naturellement dans ce décor typique, que l’univers sombre d’Inti ou la mystique d’Alexis Diaz et Curiot ? A Djerba plus qu’ailleurs, imposer l’art urbain relève du challenge."