Description

[Résumé]
Dans le panorama du cinéma italien, des années 30 jusqu’au début des années 60, le thème du voyage à l’étranger prend des formes variées : de la propagande au réalisme, du drame à la comédie, de l’émigration au tourisme, de la fiction au documentaire. Si les films recèlent, globalement, une approche de modèles sociaux et de comportementaux différents, et apportent des éléments propices à l’appréhension d’autres cultures, ils n’en sont pas moins, par effet de réfraction, un précieux témoignage sur l’Italie et l’évolution de la société italienne. En privilégiant le point de vue et les réactions des Italiens en transit loin de chez eux ou expatriés, ces films dressent généralement un constat d’incompréhension ou d’inadaptation, voire d’échec individuel ou collectif dans le cadre de l’immigration.

[Abstract]
Nel panorama del cinema italiano, dagli anni Trenta fino all’inizio degli anni Sessanta, il tema del viaggio all’estero assume delle forme diverse : dalla propaganda al realismo, dal dramma alla commedia, dall’emigrazione al turismo, dalla finzione al documentario. Se i film, complessivamente, prendono in esame vari modelli sociali e comportamentali, e recano elementi utilili alla conoscenza di altre culture, sono anche, di riflesso, una preziosa testimonianza sull’Italia e sull’evoluzione della società italiana. Privilegiando il punto di vista e le reazioni degli italiani in viaggio lontani da casa o espatriati, questi film registrano generalmente uno stato di incomprensione o di disadattamento, se non addirittura di fallimento individuale o collettivo nell’ambito dell’immigrazione.

[Extrait]
Parmi les logiques de production qui caractérisent et structurent la comédie italienne des années 50, il en est une qui consiste à accompagner l’éclosion de la modernité et la naissance d’une société des loisirs par l’exploitation commerciale d’un filon de comédies de type balnéaire. Bien que ces productions se concentrent surtout dans les trois dernières années de la décennie, c’est Luciano Emmer qui a été, en 1950, l’initiateur (involontaire) du phénomène, avec Una domenica d’agosto. Si certaines séquences du film d’Emmer présentent un intérêt documentaire et participent encore de l’esprit néo-réaliste, les comédies qui lui succèdent sont beaucoup plus fantaisistes et ont une moindre portée sociologique (Bellezze a Capri, Vacanze a Ischia, etc.16). Le schéma formel qui fédère l’ensemble de ces films consiste à rassembler dans un même cadre balnéaire toute une humanité plus ou moins disparate, mais unanimement aiguillonnée par Cupidon à la faveur de l’euphorie estivale et de l’exposition des corps au soleil. On suit, le temps des vacances, les aventures sentimentales et rocambolesques des uns et des autres, dans un montage qui alterne les histoires et, parfois, les fait se croiser. Bien entendu, les séquences filmées en extérieurs offrent un large éventail de paysages touristiques de la péninsule (Ligurie, golfe de Naples, Sicile), qui s’enrichit, en 1959, d’une variante exotique avec deux comédies balnéaires dont l’action se déroule au-delà des frontières, comme leurs titres l’indiquent sans ambiguïté : Costa Azzurra (de Vittorio Sala) et Brevi amori a Palma di Majorca (de Giorgio Bianchi).

Table des matières

[Plan Article]
Cinéma fasciste et néo-réalisme
De l’exotisme politique à l’exotisme social
Itinéraires africains et hongrois
La France, terre promise
Les cartes postales des années 50
Paris, capitale de la séduction
Côte d’Azur, Majorque et Andalousie
Du sable des plages au sable des arènes
Europe du Nord, aller simple (1959-1960)
Le nouveau visage de l’immigration
L’Europe en trois dimensions
Visa pour la modernité : les années 60
Voyages en tous genres
Exotisme et érotisme
Comédies sans frontières (présentation)

[Plan Ouvrage]
Décrire les lieux, dire l'errance
Le voyage en sons et en images
Fictions du voyage
En voyage... Inédits
Comptes rendus

Titre

Exotisme à l’italienne. De l’émigration au tourisme

Titre Alternatif

Le thème du voyage dans le cinéma italien du fascisme au boom économique
in Voyages de papier.

Éditeur

Revue Italie, n°17/18

Date

2014

Langue

Format

2 volumes, 958 pages, p. 451-470

Source

OpenEdition Journals
Lire en ligne (consultaté le  02 juin 2022).

Droits

Non libre de droits