Description

Que la Sicile soit une île, que cette île ait toujours été, plus ou moins, au propre comme au figuré, à la botte de l’Italie, ne peut laisser personne indifférent. Des siècles durant, le détroit de Messine fut une barrière naturelle qui n’avait rien de symbolique. Située au centre de la Méditerranée, l’antique Trinacria, après avoir été jadis un carrefour de civilisations l’une à l’autre affrontées, a connu une longue période de déclin qui l’a conduite à se replier sur elle-même pour vivre dans un isolement rien moins que superbe. Sans doute son sort fut-il en grande partie solidaire de l’ensemble du Midi italien, surtout quand les régions du Nord commencèrent à s’industrialiser sans trop se soucier de son avenir ; il n’en est pas moins vrai que si des conditions naturelles et historiques l’ont séparée de l’Italie septentrionale et centrale, des facteurs ethnographiques et, plus largement, sociologiques, lui ont donnée une originalité marquante. Ce n’est pas un hasard si une littérature proprement sicilienne, qui ne fût pas simplement folklorique, a pu voir le jour. Tout Sicilien, qu’il soit ou non écrivain, est porteur d’une histoire séculaire qui plonge ses racines dans la légende.
Son histoire ne commence vraiment qu’au milieu du VIIIe siècle av. J.-C. avec l’arrivée des colons grecs. Il est, parfois, des colonisations heureuses. Celle-ci fit de l’île le foyer lumineux d’une civilisation brillante qui atteignit son apogée aux VIe et Ve siècles. Ce fut l’époque où l’ont vit Agrigente et Sélinonte dresser leurs temples doriques tandis que des tyrans, mécènes généreux, attiraient à leur cour Pindare et Empédocle…

Titre

Racines

Titre Alternatif

in Introduction au théâtre de Luigi Pirandello

Créateur

Éditeur

Presses Universitaires de France, Collection Ecrivains

Date

1997

Format

pages 5 à 16