Description

[Présentation éditeur]
Chant de survie, roman choral, manifeste d’une horde en mouvement, Les Samothraces est le cri poussé par trois femmes qui incarnent le visage et la voix d’un cœur anonyme de migrants : Madame Pépite, Sambre et Sissi la Starine ont tout, dans le désespoir comme dans la parole, des premiers personnages beckettiens sur cette route jalonnée d’obstacles et à jamais inachevée. Mais l’Auteur a aussi puisé au lexique des poètes ultramarins St John Perse et Victor Segalen.
Ce texte épique est découpé en stations : la demande de visa, l’autobus surchargé, la barque du passeur, le camp de transit, les geôles policières. Toujours en mouvement, écrasées les unes contre les autres, ne progressant jamais, échouant souvent, ces femmes mettent en mots le désordre du monde dans un style lyrique et panique, dynamitant la langue comme les cahots de ce voyage dont on ne voit jamais le bout.
Samothrace… ironiquement tiré du nom de la statue découverte en 1863 sur l’île grecque de Samothrace : statue de la déesse ailée Niké, personnification de la victoire…

[Extrait]
«Partir, nous partirons. Avec tampon, sans tampon.... nous partirons. Comme des maudits et alors ? Comme des forçats... Sur le ventre peut-être, malades à crever ; sur les poings et les genoux, sur les ongles un par un, quitte à les perdre tous, sur les canines peut-être ; sanglants à force d'y laisser la peau, comme des écorchés s'il le faut ; nous partirons...
PAR-TIR TA-TA-TA
PAR-TIR TA-TA-TA
PAR-TIR TA-TA-TA
Parmi tous ceux qui tentèrent le voyage, tampon ou pas, ticket ou pas, elles étaient trois.
Il y avait Madame Pépite : C'est maintenant ou jamais !
Il y avait Sambre : Comment faire autrement ? Le travail est là-bas.
Et Sissi la Starine : Mon destin est là-bas.
Nous partirons.»

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Titre

Les Samothraces

Éditeur

Paris, Mercure de France

Date

2000

Format

137 pages, 11,9 × 18,6 cm

Droits

Non libre de droits