Exode niçois
Description
L’exode de Nice est un mouvement d’émigration vers l’Italie d’une grande partie de la population niçoise après l’annexion du comté de Nice à la France en 1860. On estime qu’au moins un quart de la population niçoise, soit environ 11 000 Niçois, décide de s'exiler volontairement en Italie après l’annexion.
[Extrait]
L’exode a eu lieu à partir de 1861, en même temps et à la suite de la cession par le royaume de Sardaigne de Nice et de sa région à la France, conformément aux accords signés entre les gouvernements des deux pays au cours de la deuxième guerre d'indépendance italienne2.
Une partie de la population – surtout les classes les plus riches – ont choisi d’émigrer vers le nouvel État italien, pour conserver la nationalité savoisienne et partant, italienne3 :
« Parmi les 1 500 chefs de familles à opter pour la nationalité sarde… (il y avait)… une grande partie de l’aristocratie et de l’armée, mais aussi des fonctionnaires, des commerçants et des artisans, un pharmacien homéopathe, un chocolatier. La tranche d’âge prédominante était entre 21 et 30 ans4. »
— Claudio Raffaelli, I nizzardi e savoiardi che scelsero il Regno di Sardegna nel 1860.
Les Niçois qui avaient décidé de rester subirent un processus de francisation : beaucoup s’irritèrent jusqu’à déchaîner, dix ans plus tard, les Vêpres Niçoises. En conséquence, sur un total de 44 000 Niçois, plus de 11 000 ont émigré en Italie dans la décennie suivant l’annexion. En fait, ce mouvement a été favorisé par les autorités françaises après 1861, à cause de la politique de francisation de la société, de la culture et de la langue, avec une diffusion progressive de la langue française au détriment de l’italien 5. Le gouvernement a interdit toutes les publications de journaux en italien, tels que La Voce di Nizza (it), suivi de Il Diritto di Nizza et Il Pensiero di Nizza en dernier. Nombreux journalistes et écrivains niçois ont écrit dans ces journaux en langue italienne. Parmi ceux-ci figurent Giuseppe Bres, Enrico Sappia, Giuseppe André et autres. Les toponymes niçois furent francisés (it), comme « Turbia » en « La Turbie », « Lantosca » en « Lantosque »… Le résultat fut un rejet initial de la France de nombreux Niçois : les irrédentistes italiens se firent les porte-parole de ce rejet par leur chef, le Niçois Giuseppe Garibaldi.
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18e siècle |
Nice (France) |
Titre
Exode niçois
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