Baya, la femme qui a renouvelé l'art algérien
Description
Émission et reportage de France culture
Orpheline puis servante, Baya a su déjouer sa condition sociale pour devenir une pionnière de la peinture moderne algérienne. Son travail et ses alliances de couleurs ont inspiré des générations d’artistes en Algérie et à travers le monde.
L'exposition Baya, femmes en leur jardin, à l'Institut du monde arabe, nous donne l'occasion de revenir sur la vie et l'œuvre de cette artiste, icône de la culture algérienne. Pour le commissaire de l'exposition, Claude Lemand, c'est une artiste unique car "elle a apporté quelque chose de nouveau, d’exceptionnel et qui rendait compte de la culture algérienne qui avait été un peu gommée, presque effacée par la colonisation française."
[Extrait]
Une enfance dans la pauvreté
Pourtant rien ne la prédestinait à une vie d'artiste. Enfant dans les années 1930, Baya travaille pour des colons dans une ferme quand elle est repérée par la sœur des propriétaires, Marguerite Carminat, elle-même artiste. "Dans la cour de la ferme, quand elle avait un peu de temps, elle dessinait sur le sable et elle faisait des sculptures avec de la terre et de l’eau, raconte Claude Lemand. Et au fil des semaines et des mois, Marguerite a fini par demander à la grand-mère de Baya si elle pouvait la prendre à son service à Alger."
Le succès dès l'adolescence
Baya a 16 ans quand des artistes, amis de la famille, présentent ses œuvres à un galeriste parisien, Aimé Maeght. Il est "émerveillé et il lui organise en novembre 1947 cette première et grande exposition qui a eu un succès phénoménal sur le plan médiatique, sur le plan commercial et sur le plan politique", détaille le commissaire de l'exposition.
Baya affirme à travers ses sculptures et peintures sa double identité arabe et kabyle. Ses personnages, toujours des femmes, représentent sa mère peinte avec des couleurs éclatantes et dans un style qui lui est propre, loin de l’orientalisme de l’époque. Claude Lemand précise : "C’est cette première et grande période où pour moi elle a révolutionné l’art algérien et même un peu universel".
Rapidement, elle se fait un nom dans les milieux artistiques parisiens. Albert Camus écrit après avoir vu son exposition : "J’ai beaucoup admiré l’espèce de miracle dont témoigne chacune de ses œuvres. Dans ce Paris noir et apeuré, c’est une joie des yeux et du cœur". Elle obtient même pendant quelques semaines, un atelier à côté de celui de Picasso. Mais le succès ne dure pas.
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Algérie |
20e siècle |
FEMME |
Baya. Haddad, Fatma (1931-1998) |
COULEUR |
Titre
Baya, la femme qui a renouvelé l'art algérien
Créateur
Contributeur
Date
20/12/2022
Langue
Format
4mn 46sec