Description

[Extrait]
Les industriels français qui immigrent en Russie dans la seconde moitié du XIXe siècle ont fondé et développé les plus grandes usines de soie en Russie. Mes travaux de recherche portent depuis cinq ans sur l’activité de ces entrepreneurs français du textile établis dans la région de Moscou121. Le présent article s’intéresse à leur période «niçoise» et analyse plus particulièrement l’articulation de leur vie professionnelle et privée entre la capitale russe et la ville de Nice. Il s’appuie sur l’historiographie, l’analyse des archives et de la presse, ainsi que sur le résultat des entretiens menés avec des descendants de ces entrepreneurs.À la fin du XIXe siècle, des industriels moscovites d’origine française séjournentà Nice et dans ses environs lors de leurs vacancesen famille. Le choix de cette ville est déterminé par le climat doux contrastant avec les rudes hivers russes, ainsi que par la mode lancée par l’aristocratie et la riche bourgeoisie russes. Au début des années 1890,les soyeux franco-russes fréquentent la Côte d’Azur régulièrement. À partir de 1896, ils commencent à acquérir des terrains et des immeubles pour y installer leur famille nombreuse en villégiature sur le littoral ou pour prendre leur retraite. L’achat de ces propriétés marque la réussite de ces entrepreneurs et la prospérité des manufactures de textile qu’ils ont fondées en Russie.Au cours de la crise de la soie lyonnaise, des spécialistes de cette industrie s’expatrient en Russie où l’industrialisation est en plein essor. La main d’œuvre qualifiée y était très demandée. Les entrepreneurs ayant les compétences techniques pour développer cette industrie trouvent également une place dans ce secteur en expansion122. Parmi les Français venus en Russie, on dénombre Claude Giraud, arrivé en 1860, son futur gendre Henri Piré, qui franchit la frontière en1883, et Hector Simonod, qui s’y installe en 1880. Ils sont devenus,après leur réussite professionnelle,des résidents niçois.
es fonds des Archives départementales du Rhône, des Archives d’État de Moscou ainsi que des archives privées de la famille Giraud permettent d’étudier l’activité professionnelle et la vie privée des industriels français des années 1890 à1920,entre Moscou et Nice.Des sources conservées aux Archives départementales des Alpes-Maritimes ont permis de compléter ces recherches, en particulier les actes notariés concernant les propriétés de ces industriels qui sont enregistrés aux hypothèques, les actes d’état civil et enfin la correspondance privée d’Hector Simonod qui couvre la période1886-1919 et révèle des faits nouveaux sur la biographie de cet entrepreneur123. Les actes notariés examinés à Nice révèlent la pratique, prégnante à la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant, de vendre directement des propriétés à crédit sans l’intervention d’une banque.

Collection

Documents Villes

Titre

La belle époque à Nice pour les industriels français de Moscou (de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle)

Titre Alternatif

in "Recherches régionales." Alpes-Maritimes et contrées limitrophes

Créateur

Éditeur

Recherches régionales. Alpes-Maritimes et contrées limitrophes

Date

2018, n° 215

Place

Format

Recherches régionales. Alpes-Maritimes et contrées limitrophes, n°215, pp 45 -65

Source

Accéder en ligne sur www.departement06.fr  (consulté le 7 mais 2023)

Droits

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