Description

Le poète libanais fit, « avant l’année 1950 », alors qu’il n’avait que dix-huit ans, un voyage à Alep. Sa relation de voyage fut publiée, partiellement en 1953, dans la revue "Le Mercure de France". On peut aujourd’hui trouver l’intégralité de son texte dans le livre Salah Stétié, En un lieu de brûlure. En un lieu de brûlure rassemble, au coeur de quatre grands domaines (poésie, essais, aphorismes et inédits), des livres pour la plupart introuvables, comme Ur en poésie (Stock, 1980), remarquable écrit de théorisation poétique, des récits de voyage, ainsi que Lecture d'une femme, unique roman de Stétié.

En voici trois extraits.
[Extrait 1]
Autour d’Alep, le chameaux roux paissent les tombes. Ni murs, ni feuilles. Un champ sans borne se propose à la pensée. Ici, rien, nul ornement, ne cherche à diminuer le prestige entier de la mort. Ouverte au promeneur aventureux, elle dessine une brûlante égalité. Des corps sans fleurs dorment dans une pierre aride. Avec le ciel, sans ombre de tendresse, elle inaugure un échange absolu.
[Extrait 2]
La ville, au loin, n’est qu’un prolongement de ce mystère. La citadelle énorme la domine. Elle a connu les plus anciennes lunes. Tant de symbole égare l’âme et la déprend. Un pleur affreux tourmente la paupière. Puis le silence s’installe avec la vie.
[Extrait 3]
amais plus qu’ici la Croix ne me parut émouvante. Non, certes, que les églises fussent belles. Elles sont vouées à l’encombrement byzantin. Une grossière idolâtrie les dépare. Mais que, dans les cœurs douloureux, leur ombre infiniment se prolonge !

(…)

Orient, Orient. Jamais le Christ ne me parut tant lui-même qu’en cette gloire confuse du pauvre. Loin de la pourpre romaine et des trônes, son vrai visage compose à mes yeux celui d’une humanité douloureuse, qui se laisse, infiniment, bercer de songes…

Titre

En un lieu de brûlure

Titre Alternatif

Oeuvres

Éditeur

Bouquins

Date

2009

Langue

Format

1184 pages,

Droits

Non libre de droits