L’éternité du figuier de barbarie [Poésie]
Description
L’éternité du figuier de barbarie
- Où me mènes-tu père ?
- En direction du vent, mon enfant
À la sortie de la plaine où les soldats de Bonaparte édifièrent une butte
Pour épier les ombres sur les vieux remparts de Saint-Jean-d’Acre
Un père dit à son fils : N’aie pas peur
N’aie pas peur du sifflement des balles
Adhère à la tourbe et tu seras sauf. Nous survivrons
Gravirons une montagne au nord, et rentrerons
Lorsque les soldats reviendront à leurs parents au lointain
- Qui habitera notre maison après nous, père ?
- Elle restera telle que nous l’avons laissée mon enfant
Il palpa sa clé comme s’il palpait ses membres et s’apaisa
Franchissant une barrière de ronces, il dit
Souviens-toi mon fils. Ici, les Anglais crucifièrent ton père deux nuits durant sur les épines d’un figuier de Barbarie
Mais jamais ton père n’avoua. Tu grandiras
Et raconteras à ceux qui hériteront des fusils
Le dit du sang versé sur le fer
- Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?
- Que la maison reste animée, mon enfant. Car les maisons meurent quand partent leurs habitants
Collection
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LITTÉRATURE MÉDITERRANÉENNE |
Titre
L’éternité du figuier de barbarie [Poésie]
Titre Alternatif
in Mahmoud Darwich. Anthologie (1992-2005)
Créateur
Contributeur
Éditeur
Paris, Actes Sud
Date
2009
Droits
Non libre de droits