Description

Page web décrivant la programmation de films consacrés aux femmes à l'Université de g-génève. Cette page est aussi l'occasion de'aborder la place et l'image de la femme durant l'âge d'or du  cinéma italien des années 1960.
[Éditorial de Diana Barbosa Pereira]
"L’Âge D’or Du cinéma italien off re une situa-tion peu enviable aux femmes. Souvent can-tonnée aux rôles de mère, de vierge ou de putain, de femme aimante ou de femme fatale, l’Italienne du Miracle économique n’incarne souvent rien de plus qu’un simple corps. Les femmes plus ou moins émancipées ne le sont en effet que partiellement, confi nées qu’elles sont à la sphère familiale et aux traditions chrétiennes, empêchant qu’elles opèrent le moindre bouleversement de l’ordre établi et la moindre remise en question des conventions sociales. La très grande actrice Monica Vitti en témoigne: «Il est incroyable de constater le peu d’intérêt que les réalisateurs et scénaristes italiens portent à ce qu’une femme pense ou à ce qui l’habite...
Au cinéma, personne n’écrit pour des personnages féminins. Combien de fois un scénariste ne m’a-t’ il pas dit: “Ma chère Monica, comment écrire des scé-narios à ton intention? Tu es une femme et que fait une femme? Elle ne va pas à la guerre; elle n’a pas de métier... Que pourrais-je te faire faire? Seule une histoire d’amour pourrait convenir; tu aurais des enfants, tu souff res, il te quitte, tu es désespérée...” Voilà les seuls rôles qu’ils sont prêts à me proposer.»Certains réalisateurs ont toutefois tenté de se frotter à la psyché féminine (s’il y en a une) et aux problèmes auxquels les femmes doivent faire face. Antonioni et Pietrangeli, par exemple, mettent en scène des personnages féminins qui ne sont pas en phase avec leur environnement et qui essaient de s’en extraire.
Pourtant souvent en vain, puisque ces femmes se heurtent à une société qui profite d’elles et les rejette. Le constat fi nal est plutôt pessimiste. D’autres réalisateurs, comme Fellini et Pasolini, offrent aux femmes des rôles il est vrai plus traditionnels mais qu’ils choisissent de dépeindre avec flamboyance: il y a les femmes fatales chères à l’univers fellinien ou la pasolinienne Mamma Roma. Il y a Anna Magnani en joyeuse et tonitruante prostituée, ou la plantureuse Anita Ekberg au charme aussi démesuré que sa taille dans «La tentation du docteur Antonio». Sans oublier Sophia Loren en mère courage tragique dans La paysanne aux pieds nus ou Claudia Cardinale en sœur ténébreuse et malsaine flirtant avec l’inceste."

Table des matières

Portraits de femmes
Le miroir de Juliette
Mario Bava: l’homme qui inventa le «giallo»
Pietrangeli et les femmes
Paysages de désert avec figures

Titre

Donna italiana ′60

Langue

Source

Lire sur unige.ch (consulté le 27 juin 2023)

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