Description

[Extrait]
La cheikha, une figure de pionnière
Jadis, être chanteuse ou musicienne professionnelle au Maroc, signifie être une chikha, un terme à caractère péjoratif a priori qui fait référence à une femme qui se montre sur scène la nuit, très maquillée, vêtue d’une robe aux couleurs vives qui épouse les formes de son corps et rend sa présence scénique très sensuelle devant un public généralement masculin.
Une chikha a forcément transgressé les frontières familiales et sociales, c’est une femme marginalisée et non conformiste par le choix qu’elle a fait dans sa vie d’être une femme publique. Souvent ce choix est en fait une nécessité pour échapper soit à un mariage forcé à un jeune âge, soit à une maltraitance dans le milieu familial, soit à la pauvreté mais il est aussi l’expression d’une forte détermination à vivre par et pour la musique. [...]
Langues et identité
Compte tenu de la diversité linguistique au Maroc (amazigh, arabe, français, espagnol, anglais) la question se pose de savoir pourquoi une chanteuse choisit de s’exprimer dans une langue, voire plusieurs langues, comme le fait OUM par exemple, en darija et hassani, ou Sapho en espagnol, arabe, hébreu et anglais, ou Hindi Zahra en amazigh et en anglais, Samira Kadiri et Amina Alaoui chantent en arabe et en Ladino, Fatima Tabaamrant ne chante qu’en amazigh, la jeune chanteuse Salma Charif Khlaifi ne chante qu’en anglais pour l’instant. Ce plurilinguisme marque indéniablement la diversité de l’identité marocaine mais aussi une ouverture d’esprit vers d’autres cultures dans un objectif d’universalité de l’expression artistique.

Titre

Femmes et Musique au Maroc

Éditeur

Music in Africa

Date

30/06/2020

Langue

Format

Article presse web, magazine Music in Africa en ligne en ligne

Source

musicinafrica.net/fr (consulté le 4 juillet 2023)

Droits

Non libre de droits