Sorolla, Joaquín (1863-1923) Sorolla, un magicien de la lumière
Description
[Extrait]
Saisir l’instant éphémère
En 1906, alors que s’ouvre sa première exposition personnelle à la galerie Georges Petit à Paris, les premières œuvres naturalistes laissent place à des toiles aux couleurs éclatantes, dans lesquelles le geste spontané s’affirme et la touche se fragmente pour mieux saisir l’impression fugace, perçue devant le motif. « Rien n’est immobile, dans ce qui nous entoure. La mer se crispe à chaque moment, les nuages se déforment, en se déplaçant ; la corde suspendue à ce bateau oscille lentement ; cet enfant saute ; cet arbre plie ses branches et les soulève à nouveau… mais même si tout était pétrifié et fixe, il suffirait que le soleil bouge, comme il fait sans cesse, pour donner un effet différent aux choses… il faut peindre vite, pour ne rien perdre de ce qu’il y a de fugace, qu’on ne retrouvera plus ! », écrit Sorolla. C’est à travers les scènes d’enfants, se baignant ou courant sur la plage, que sa touche impressionniste, s’exprime avec la plus grande habileté. « Elles lui offrent la possibilité de s’attarder sur les détails de la peau mouillée, les reflets sur le sable humide et sous les transparences de l’eau, qui dématérialisent les corps », précise María López Fernández. Dans Nageurs, Xàbia, le corps enfantin se fragmente en petites taches colorées et se confond avec l’onde, à mesure que la lumière s’intensifie. « Le défi consiste à saisir la manière dont la lumière interagit avec l’eau et dématérialise le corps des enfants. Dans cet exercice audacieux, Sorolla réalise un grand nombre de “notes de couleur” où il étudie attentivement le comportement de la mer et l’aspect des enfants sous l’eau cristalline ». À San Sebastián ou à Biarritz, où il se rend pour la première fois en 1906, le peintre, qui n’a alors plus qu’une obsession, transposer sur la toile la sensation de l’instant éphémère, travaille directement sur le motif à des œuvres de petits formats. « S’il y peint directement en plein-air quelques toiles d’envergure, Sur le sable, Plage de Zarautz, María sur la plage de Biarritz…, la lumière du Nord de l’Espagne, plus changeante qu’à Valence, empêche de s’attarder sur des grandes œuvres de composition ». Le peintre explique ainsi : « Mes études à l’air libre ne souffrent pas une longue exécution. Je sens bien que si je devais peindre lentement, je ne pourrais pas peindre du tout ».
Contenus liés
Espagne |
20e siècle |
LUMIÈRE |
COULEUR |
BAIN DE MER |
PLAGE |
Sorolla, Joaquín (1863-1923) |
Titre
Sorolla, Joaquín (1863-1923) Sorolla, un magicien de la lumière
Titre Alternatif
in Focus
Créateur
Éditeur
Artsmagazine.fr
Date
3/09/2020
Langue
Source
artsmagazine.fr (consulté le 15 juillet 2023)
Droits
Non libre de droits