Description

[Résumé]
Le cinéma est devenu de nos jours une arme poignante visant avec sa
technologie à toucher plus de public possible surtout les jeunes.
Conscients de son rôle, ces derniers s’occupent à pénétrer ses arènes et
cherchent la possibilité de trouver une place mondialement. Le cinéma
interpelle pour son éternelle contemporanéité. Il possède au fil des
décennies, sa prédisposition à traverser les temporalités et les époques,
à se récidiver certaines bravades. Mais, il se trouve que le cinéma dans le
monde représente un paysage d’hommes parsemé de quelques rares
figures féminines cinéastes. Pour ce qui est du cinéma féminin au Maroc,
nous retrouvons des femmes qui font aujourd’hui la fierté du cinéma
marocain.
[Abstract]
Abstract
Nowadays cinema has become a poignant weapon aimed at reaching
more people, especially young people, with its technology. Aware of its
role, young people are busy penetrating its arena and seek the possibility
of finding a place worldwide. The cinema challenges for its eternal
contemporaneity. He has over the decades, his predisposition to cross
the temporalities and eras, to re-offend some bravado. But, it turns out
that cinema in the world represents a landscape of men dotted with a
few female figures filmmakers. As for women's cinema in Morocco, we
find women who are now the pride of Moroccan cinema.
[Extrait]
La réalisation filmique au Maroc dévoile également les
stéréotypes traditionnels de l’image de la femme marocaine qui est
représentée socialement et qui est battue en brèche par une nouvelle
morale, celle de la femme marocaine moderne, largement répercutée
par les média. Une idée générale qu’on peut soustraire de ces films
signés par cette minorité de femmes et d’autres d’origine maghrébine
repose sur un sentiment de solidarité unie et qui est en train de se
renouveler, de se remodeler et de renaître. En raison de nouveaux
droits, le Maroc essaye de construire certainement une nouvelle vision à
propos de la femme moderne marocaine que beaucoup de politiciens et
cinéastes appellent « tremblement de la condition féminine ».
Les cinéastes marocaines ressentent le besoin d’une certaine
sécurité close et qu’elles transportent avec elles. Les films que pouvait
offrir la société relativement traditionnelle racontent donc l’histoire de
celles qui veulent tout simplement participer à la définition et à la mise
en place d’une société moderne mais différente. Elles tracent l’itinéraire
de leurs luttes pour exister.
La plupart des premiers films consacrés aux femmes s'accordent
sur l’existence des frontières (hommes/femmes, Village/Ville,
Europe/Maghreb...) qui occupent une place importante dans leurs
scénarios. Ces films qui sont mis en scène font naturellement et
légitimement impression au moment où le cinéma maintient sa capacité
d’être miroir des problèmes politiques, sociologiques, socio-
psychologiques, un reflet, même, des mentalités. Un miroir dans lequel
des événements sont mis en perspective pour être interprétés, pour
tenter d’en décrypter les tenants et aboutissants, il traduit l’effort de
l’artiste de ne pas se contenter du sociologisme, de l’historicisme, du
psychologisme, et sa volonté de saisir à des niveaux qui sont de facto
philosophiques, psychanalytiques, le sens des événements, voire les
mentalités elles-mêmes.
1. Peu de films, beaucoup de tendances avec quelques pionnières du
cinéma marocain et franco-marocain au féminin : Laila Marrakchi,
Farida Belyazid, Farida Bourquia, Saphia Azzeddine
Commençons par Marock de Laila Marrakchi qui se situe
définitivement dans la dernière catégorie de femmes cinéastes. Est-ce un
très bon film? Peut-être pas ; il est sans doute trop marqué par quelques
facilités au niveau de l’intrigue, d'une certaine schématisation dans la
composition des personnages. Mais c'est définitivement un film qui dit
haut et fort sa valeur de documentation sur la société marocaine en tant
que société partiellement francophone. Marock propose une vision
amère et très critique d'une certaine jeunesse dorée de la haute
bourgeoisie richissime de Casablanca. Drogue, alcool, courses de
voitures, harcèlement des bonnes : cette bande délinquante d'élèves
d'un lycée français de la ville n'a certainement pas une moralité propre à
mettre en bonne humeur le Ministre de la jeunesse du Maroc. Le
bilinguisme français-arabe sert avec beaucoup d’efficacité à rendre
éloquent et convaincant ce tableau d’un Maroc moderne où persévère
un clivage social d’un autre siècle.

Titre

Le Maroc filmé par des femmes cinéastes : entre
originalité et imitation

Créateur

Éditeur

Publications du Laboratoire : Langues, Cultures et Communication (Colomb), Littérature Générale et Comparée : Imaginaires, Textes, et
Cultures, Université Mohammed Premier, Oujda, Maroc

Date

Janvier – juin 2018

Langue

Format

Volume 2 – N° 1

Droits

Non libre de droits