Description

Le Sud de l’Italie fut le foyer de politiques culturelles novatrices au XVIIIe siècle. Étudiant les investissements politiques de l’opéra à Naples, Mélanie Traversier renouvelle l’histoire de l’État napolitain en même temps que celle du théâtre et de la musique.
C’est bien une histoire politique de la musique, et singulièrement de l’opéra, que propose Mélanie Traversier. Ce qui est en jeu, dans la Naples du XVIIIe siècle, c’est d’abord la reconnaissance du rôle de l’opéra dans le rayonnement monarchique. Ce rôle s’avère cependant très éloigné du modèle (ou du supposé modèle) louis-quatorzien, dans la mesure où Ferdinand IV fait éclater, dans le dernier tiers du siècle, l’assimilation du roi au théâtre-roi qu’est le San Carlo pour démultiplier sa présence musicale par une appropriation de pratiques musicales a priori moins identifiées à la figure royale. C’est aussi la surveillance des salles des spectacles qui sont devenues « explicitement des lieux de la représentation et de la communication politiques » (p. 315), sans qu’elles soient pour autant des espaces de véritable contestation : « en un sens, la police des théâtres préexiste au désordre politique du théâtre qu’elle prétend conjurer » (p. 316). C’est enfin (mais pas seulement) une histoire économique et sociale de l’opéra qui conduit à la description d’une « autonomie relative » (p. 456) du champ de la création musicale napolitaine, expliquant comment la visibilité sociale et l’élévation du statut des professionnels du théâtre produisent de nouvelles instances d’évaluation de l’opéra, la reconnaissance publique se substituant progressivement à l’appréciation du mécène.

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Titre

Gouverner l’opéra. Une histoire politique de la musique à Naples, 1767-1815,

Éditeur

Rome, École française de Rome,

Date

2009

Langue

Format

692 pages

Droits

Non libre de droits