Description

La peinture de Nomellini a connu plusieurs saisons et, comme l’a souligné à juste titre le chercheur Silvio Balloni dans un essai récent, peu d’autres artistes comme lui ont été capables de devenir d’admirables interprètes du climat culturel de l’époque, offrant presque une transposition picturale des images littéraires et de l’imagination: c’est dans les tableaux exécutés au début du 20e siècle, denses, lumineux, parfois ensoleillés et pleins de vie, parfois héroïques et inquiets, toujours imprégnés d’une sensibilité poétique sensibilité poétique et d’un lyrisme panique sans égal, que le “domaine des cerula e fulva” que Gabriele D’Annunzio a éternisé dans les nobles vers d’Alcyone prend vie dans toute sa splendeur magnifique, dans toute sa fusion immortelle entre l’homme et la nature. C’est sur les terres de la Versilia, si chères au poète et au peintre, que Nomellini s’installa à partir de 1907 et qu’il produisit quelques-uns des plus admirables chefs-d’œuvre qui semblent presque donner corps au poème imaginatif de D’Annunzio: C’est plus qu’une suggestion, car il est bien connu que Nomellini fréquentait les poètes et les hommes de lettres, et que D’Annunzio et lui se connaissaient. Et dans un tableau réalisé vers 1905, la référence aux textes de D’Annunzio apparaît explicitement: Dithyramb, aujourd’hui conservé à la Galleria d’Arte Moderna “Paolo e Adele Giannoni” de Novara, est admiré pour la lumière crépusculaire qui donne des accents rougeâtres au paysage, pour la vue irréaliste de la côte apuane qui réunit, d’un côté, la terre pleine de fruits et, de l’autre, les montagnes chargées de marbre.De l’autre, les montagnes chargées de marbre blanc comme neige qui “règne sur le royaume amer”, rendues dans une éclaboussure de bleu sous les “cimes menaçantes” des Alpes de Luni, pour la personnification de l’été “sauvage, lubrique, vertigineux”. À tel point que le tableau semble presque vouloir mettre en images l’incipit du troisième dithyrambe d’Alcyone (“Ô grand été, grand délice entre les Alpes et la mer, / au milieu de ces marbres blancs comme la neige et de ces eaux si douces, / nus les membres aériens qui bordent ton sang d’or / sentant l’aliga de la mer...”).d’or / sentant l’aliga de résine et de laurier, / laudata sii, / ô grande volupté dans le ciel dans la terre et dans la mer / et dans les flancs du faune, ô été, et dans mon chant, / laudata sii / toi qui remplis notre jour de tes plus riches dons / et prolonge sur les lauriers-roses la lumière du couchant / en un spectacle miraculeux !"). Des tableaux comme Ditirambo, ou Baci di sole, peint un peu plus tard (son exécution remonte à 1908), inaugurent une nouvelle saison dans l’art de Nomellini, qui coïncide avec son séjour en Versilia: une saison où l’élan vitaliste devient presque le principe générateur de ses compositions, et où l’union fertile entre l’homme et la nature est un élément fondateur. Baci di sole (Baisers de soleil), portrait intime de la femme et du fils de l’artiste, est un extraordinaire et joyeux poème de lumière, un tourbillon d’éclats de lumière qui traversent les ombres des arbres: Les coups de pinceau vibrants de Nomellini, tantôt moelleux, tantôt filandreux, tantôt encore rapides et donnés par petites touches, nous offrent un moment de jeu à l’ombre des ormes feuillus, qui captent les rayons du soleil sans toutefois empêcher l’astre d’atteindre les membres des deux protagonistes, les embrassant çà et là de ses lueurs furtives. (Source Finestra sull'arte, consulté le 9 octobre 2024)

Titre

I tesori del mare

Titre Alternatif

Les trésors de la mer

Éditeur

Roma, Galleria Nazionale d'Arte Moderna e Contemporanea (IT)

Date

1901

Source

Illustration 1 : I tesori del mare (Wikicommons, consulté le 9 octobre 2024)
Illustration 2: Détail 1 (Wikicommons, consulté le 9 octobre 2024)
Illustration 3: Détail 2 (Wikicommons, consulté le 9 octobre 2024)

Droits

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