Saint Tropez. L'orage.
Description
Paul Signac possède un large panel d’expressions picturales : sortir de l’atelier ouvre de nouvelles portes. Paradoxalement, si le peintre est aussi un navigateur chevronné, ses marines sont quasiment systématiquement vues de la terre et non de la mer. Sur ce tableau un nuage menaçant approche et une tartane se hâte de regagner le port de Saint-Tropez.
Sur le tableau « Saint-Tropez, l’orage » (1895), un méchant nuage arrive et le bateau (une tartane) se dépêche de rentrer au port de Saint-Tropez. La mer représentée est faite de petites touches qui lui donnent le relief des vaguelettes, alors que le ciel est peint en volutes pour signifier sa violence.
Théoricien du divisionnisme, défenseur du pointillisme avant de se consacrer à l’aquarelle, Paul Signac est un peintre majeur de la fin du 19ème siècle dans la mouvance post-impressionniste…
Le terme de « néo-impressionnisme » est employé pour la première fois par le critique d’art Félix Fénéon suite à l’exposition des divisionnistes (Seurat, Signac, Pissaro) en 1886. Après la mort de Seurat, Paul Signac devient ainsi le fer de lance de ce courant pointilliste qui ne mélange pas les couleurs sur la palette : c’est l’œil qui réalise le mélange entre une touche de rouge et une touche de bleu pour obtenir un violet... Comme des pixels ! Mais la technique est particulièrement exigeante au point qu’on ne connaît qu’une douzaine de grands tableaux de Georges Seurat, les autres œuvres n’étant que des dessins préparatoires !
Le pointillisme (et encore plus le divisionnisme) imaginé par Georges Seurat et théorisé par Paul Signac, cherche à justifier sa technique par les courants scientifiques qui émergent à la fin du 19ème siècle, en créant un groupe d’artistes avant-gardistes : Pissaro, Luce, Verhaeren, van Rysselberghe, Van de Velde... Pour la plupart, ce sont des peintres engagés politiquement, souvent dans la mouvance anarchiste. Co-fondateur de la Société des Artistes Indépendants avec Seurat, Signac écrit un livre capital « D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme», manifeste qui est publié en Allemagne avant d’être édité en France, pour expliquer cette nouvelle peinture.
C’est en 1880, dans une exposition de tableaux de Claude Monet, que Signac a le déclic. Ému par les petites touches de pinceau du maître impressionniste qui recréent « les gares, les bateaux, les rues pavoisées », le jeune peintre décide de se consacrer comme lui aux paysages et aux scènes de plein air. Passionné par la mer et la navigation, lui aussi veut créer une peinture vibrante et lumineuse. Mais la technique employée sera différente… Pour lui, la « virgule » des impressionnistes, touche enlevée bien adaptée aux sensations fugitives, est le stade transitoire entre la hachure romantique de Delacroix et sa propre technique : la touche divisionniste.
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Signac, Paul (1863-1935) |
Saint-Tropez (France) |
COULEUR |
LUMIÈRE |
France |
19e siècle |
Titre
Saint Tropez. L'orage.
Créateur
Date
1895
Format
Huile sur toile
Dimensions
95,4 x 55 cm
Place
Format
Huile sur toile, 95,46 x 55 cm
Source
Musée de l'Annonciade, Saint-Tropez (FR)
Droits
Libre de droits