Description

La chanson Livorno s’ouvre par un homme qui commence à pleurer. Dans ce texte, fort lyrique, il est question d’un homme seul, plongé dans sa tristesse, qui commence un soir "triste" ("Triste triste/ Ce soir est trop triste") et interminable ("soir long") à marcher dans les rues de la ville, espérant rencontrer une femme "comme toi". On devine alors un impossible deuil d’une relation terminée qui mène l’auteur à s’interroger au fond sur l’existence humaine, sans par ailleurs nourrir aucun espoir d’y trouver du sens : l’affirmation que "la vie qu’on choisit est le rêve d’une folle" conclut la toute première strophe. Le narrateur sort alors dans la rue ("je commence à marcher"). Dans sa pérégrination, il parvient au port, voit un navire sur son départ, et il interroge son capitaine quant à sa destination. Le capitaine répond alors : "dans le port des illusions". A l’auteur de conclure que l’idée même de toucher terre relève peut-être d’une chimère ("Terre terre / Je cherche peut-être une chimère"). Avec un renversement du thème classique du navire fou, c’est ici la terre-ferme et le port qui sont dépourvus de sens, et le capitaine du navire qui semble avoir compris tout cela, sans montrer l’angoisse qu’on sent chez le narrateur face au non-sens et à la tristesse de la condition humaine. La chanson se conclut sur les mots : "questa sera, eterna sera". Eterna sera en italien peut signifier aussi bien un soir particulier qui semble ne jamais vouloir se terminer, soulignant ainsi combien le temps paraît interminable quand on souffre, qu’introduire la notion d’éternité ("soir éternel"), renvoyant ainsi plutôt au caractère représentatif, durable, de l’expérience vécue et des cogitations de questa sera, de ce soir-là. La musique de la chanson laisse toute la place au texte. Le piano seul rythme par une série d’accords martelés la première strophe. Si la suite est plus mélodieuse et instrumentalement plus variée, ce sont les paroles qui sont clairement au cœur de cette création poétique.

Titre

Analyse contributeur. Livorno de Piero Ciampi. Une ville portuaire idéale pour inscrire sa souffrance existentielle.

Créateur

Date

2018

Langue

Format

4 p.

Droits

Droits autorisés