La Côte d'Azur vue du ciel

Description

[Citations du texte de Louis Nucéra]

"Un poète - comme il se doit - inventa la légende. Il se nommait Alexis de Jussieu. Il descendait d'une famille de botanistes lyonnais. Le littoral méditerranéen était sa passion. Quatre ans avant le traité de Turin, signé par Napoléon III et Victor-Emmanuel, roi de Sardaigne, en 1860, traité qui fit du comté de Nice un département français, il raconta le survol et l'arrivée d'Adam et Eve. [...] Soudain, leurs yeux se portèrent sur un rivage et une mer qui reflétait un ciel d'une transparence aussi bleutée que parfaite. [...] Ils firent un signe ; on les déposa. Cela touchait au surnaturel : ce paradis, ils l'emportait avec eux. Ainsi naquit le nom de "baie des anges"."

"La Côte d'Azur promet bien des surprises. Quand, en 1887, le Dijonnais Stéphen Liégeard la baptisa de la sorte, sans doute tint-il à encenser un lieu de béatitude allant de Vintimille à Saint-Tropez si l'on nous autorise ces annexions." (op. cit. p. 4)

"Le chemin de fer atteignit Nice le 17 octobre 1864. Quatre ans plus tard, le rail pénétrait à Monaco. En 1869, c'était Menton. Lessor de la Côte d'Azur se corsait si l'on peut dire." (op. cit. p. 4)

"Il me faut la lumière, l'air de Nice, il me faut la baie des Anges", s'écriait Nietzsche. "J'ai expérimenté presque simultanément l'air de Leipzig, de Munich, de Florence, de Gênes : Nice a triomphé de ce concours. Moi qui ai du sang de taupe et d'Hamlet dans les veines me voici revenu à Nice, c'est-à-dire à la raison."

"Plus tard [...] Pierre Bonnard déclara aussi que cette lumière lui était nécessaire ; et de Hugo à Tchékov, de Georges Sand à Colette, du président de Brosses à Chateaubriand, de Dumas père à Blasco Ibanez, de Mistral à Valéry, d'Anatole France à André Gide, on s'est toujours donné joie d'exprimer que Saint-Raphaël, Fréjus, Antibes, Beaulieu-su-Mer, La Napoule, Eze, Grasse, Cannes, Golfe-Juan, Cagnes, Théoule, Saint-Tropez, bref tous les lieux de cette contrée, où la lumière semble l'ordre du monde, peuvent, comme le soutenait Nietzsche "triompher des concours" les plus ardus." (op. cit. p. 7)

"Mais on en finirait plus de citer, empruntant des phrases à Paul Arène, Tourguéniev, Gustave Nadaud, Alphonse Karr, François Coppée, Jean Aicard, Apollinaire, Paul Bourget, Joseph Kessel, Romain Gary, Henri Bosco ou encore à Gounod qui, à "L'oustalet dou Capélan", à Saint-Raphaël, composa "Roméo et Juliette". Dante Alighieri, Pétrarque, Michel de L'hospital les avaient précédés. Leur emballement était grand. [...] Le troisième au XVIe siècle s'applique à décrire Nice en latin depuis le Mont Chauve. [...] Le désir de voir la nature de haut ne date pas d'aujourd'hui." (op. cit. p. 10)