Description

[Résumé]
L’automobile s’introduisit en Corse à l’extrême fin du xixe siècle seulement mais son développement n’en fut pas moins rapide bien que limité. Néanmoins, dès le tournant du nouveau siècle, l’automobile participa à la mise en tourisme de l’île, définissant de nouveaux itinéraires. Mais, au-delà de ce simple aspect économique, les discours, tant en Corse, en France qu’à l’étranger, qui accompagnèrent l’automobile dans sa découverte de la Corse demeuraient prisonniers de stéréotypes et de discours visant à « civiliser » un peuple supposé rétif à toute forme de modernité.

The automobile is introduced in Corsica at the very end of the 19th century only but its development was no less rapid well limited. However, from the turn of the new century, automotive participated in the implementation of tourism of the island, setting new routes. But, beyond this simple economic aspect, the speech, both in Corsica, in France abroad, who accompanied the automobile in his discovery of Corsica remained prisoners of stereotypes and speech to “civilize” a supposed people resistant to all forms of modernity.

[Extrait]
Pour autant, imaginer la Corse de la Belle Époque en marge, voire privée des outils de la modernité serait passablement réducteur. En effet, malgré cette situation calamiteuse, l’île n’en demeurait pas moins intégrée à la mondialisation ne serait-ce que par les liens étroits entretenus par les insulaires avec les membres de la diaspora aux quatre coins du monde ; les idées nouvelles, même pour y être contestées – voire rejetées –, n’en pénétraient pas moins le tissu socioculturel local. On ne saurait non plus oublier les entreprises résolument extraverties à l’image de celle de Louis Napoléon Mattei ou de la banque Gregorj, bien sûr, mais également celle du Bonifacien Erasme Carrega2. Ce dernier avait créé sa société d’exploitation du liège en 1872 et dominait le sud de l’île, prospérant au point d’approvisionner des établissements continentaux et étrangers. Il était également agent de la Cie Fraissinet à Bonifacio et Porto Vecchio, représentant de la Lloyds et membre de la Chambre de Commerce. Et la liste n’est pas exhaustive. S’y ajoutait socio-culturellement dès le Second Empire l’introduction, essentiellement par l’entremise des Britanniques, du tourisme et des pratiques sportives, symboles, s’il en était, de la modernité triomphante. Leur importance fut immédiatement comprise par les milieux économiques locaux qui les intégrèrent à une stratégie de développement plus large.

Table des matières

Les outils de la mise en tourisme automobile
Équiper la Corse
Parcourir la Corse en automobile
L’automobile pour « civiliser » les Corses
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Titre

L’automobile, la Corse et le tourisme à la Belle Époque

Éditeur

Cahiers de la Méditerranée, CMMC, UCA (FR)

Date

2017, n°95

Langue

Place

20e

Format

p. 277-293

Identifiant

https://doi.org/10.4000/cdlm.9603

Source

Lire sur OpenEdition (consulté le 8 mars 2023)

Droits

Non libre de droits