Description

Présentation du Centre Pompidou. Parcours pédagogique, à l'occasion de l'Exposition su 12 mars au 30 juin 2003 :

"Sicile" rend parfaitement l’impression de vertige que l’artiste a eu devant ces sites antiques, dans cette île où la mer est partout. Staël aime particulièrement la mer et l’immensité spatiale qui s’y rattache. A cela s’ajoute celle du temps et de l’éternité liée aux vestiges grandioses. Il s’agit ici de ce vertige “en grand” dont il parle dans une lettre à Pierre Lecuire du 9, 12, 1954. “Mais le vertige, j’aime bien cela moi. J’y tiens parfois à tout prix, en grand.”

C’est l’essence singulière de ce paysage que Staël veut fixer dans la stridence aveuglante de la couleur, où les rapports osés des tonalités cherchent leur point d’équilibre. Les violets et les jaunes citron éclatent. Le ciel vert traversé par les raclures du couteau trouve sa complémentaire dans une forme rouge au-dessus de laquelle il s’ouvre. Il occupe la moitié du tableau tandis que le reste de la composition se structure en des plaques triangulaires dont les couleurs fluides convergent autour d’un carré rouge, point de fuite qui fait face au spectateur et qui n’est plus virtuel, mais représenté.

“On ne peint jamais ce qu’on croit voir, on peint à mille vibrations le coup reçu, à recevoir…” écrit de Staël. (A Pierre Lecuire, 3, 12,1949.) Nous sommes ici, selon les mots du peintre, “ni trop près, ni trop loin du sujet”, dans la réalité “retranspirée” par l’artiste, comme l’écrivait Artaud au sujet de Van Gogh. Les larges plages de couleur lumineuses gardent l’essentiel du lieu et de la sensation, et le paysage se lit à l’enseigne de l’excès: excès de la couleur poussée à l’extrême de sa puissance, de la lumière qui en découle, de l’espace qui semble se dilater à l’infini par la tension des formes découpées et prises dans un glissement tectonique. Rien ne tient en place, toute chose saisie dans son apparaître-disparaître se tient au bord de l’évanescence, et le paysage vit au rythme de l’instant."

Titre

Sicile (Vue d’Agrigente)

Éditeur

Musée de Grenoble

Date

1954

Format

Huile sur toile

Dimensions

114 x 146 cm

Langue

Source

Centre Pompidou (consulté le 27/03/2020)

© Centre Pompidou. Direction de l’action éducative et des publics, avril 2003

Textes de Danièle Rousselier et Margherita Figini-Léoni, professeurs relais de l’Éducation nationale à la DAEP.

Coordination : Marie-José Rodriguez

Design graphique : Michel Fernandez

© Adagp, Paris 2007

Droits

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