Description

[Résumé de l'éditeur]
Corfou, morceau de terre bénie des dieux jeté au large des côtes grecques. Sur cette île aux mille merveilles, un repaire indo-britannique : la villa des Durrell, excentrique royaume des bêtes et des réceptions mondaines. On y retrouve "Mère" et ses quatre enfants : Lawrence, Leslie, Margo et Gerry, qui, entre deux cours avec son précepteur, explore criques et oliveraies, collectionne crapauds et tortues, papillons et chauves-souris, poulpes et scorpions. Mais les paysans de l'île et les hôtes venus des quatre coins du globe rendre visite à sa famille sont pour ce formidable conteur une espèce tout aussi passionnante à observer. Oiseaux, bêtes et grandes personnes est le deuxième volet de la "Trilogie de Corfou".


[Extrait de Lawrence Durrell, le magnifique, Article de Thierry Clermont, Figaro Culture, 21/02/2012]

Né en 1912 aux Indes coloniales, au pied de l'Himalaya, citoyen anglais d'ascendance irlandaise, élevé à Canterbury, Durrell a été le chantre de tous les ailleurs, avec pour moyeu central la Méditerranée, même s'il a passé les trente dernières années de sa vie dans le Languedoc, où l'ex-diplomate-écrivain, journaliste et poète s'est éteint, en 1990, à 78 ans. «La Méditerranée, c'est la capitale, le cœur et le sexe de l'Europe», avait-il lâché dans un entretien accordé à Marc Alyn. Le centenaire de sa naissance est fêté par un feu d'artifice éditorial: réédition du fameux et opulent Quatuor d'Alexandrie (achevé à la fin des années cinquante), toujours chez son éditeur historique Buchet Chastel, la mise en poche des chypriotes Citrons acides («Libretto»), un inédit de jeunesse (Petite musique pour amoureux) et une plongée voyageuse dans l'univers de Durrell publiée par La Quinzaine littéraire/Louis Vuitton sous le titre Dans l'ombre du soleil grec. Dirigé par Corinne Alexandre-Garner, ce gros volume fait le tour des lieux durrelliens, composé d'extraits et de commentaires, complétés, et c'est la bonne surprise, de peintures de l'auteur (paysages, portraits, fleurs multicolores…), tous empreints d'une grande force picturale. Dessins, aquarelles, poèmes, proses, essais… Pour Durrell, tout acte de création a constitué un «raid contre l'inarticulé», mais toujours sous le regard des Néréides. L'écrivain est vraiment né en 1935. C'est l'année où il entreprend sa copieuse correspondance avec Henry Miller après le choc du Tropique du cancer, la publication d'un roman d'apprentissage qu'il reniera par la suite (Petite musique pour amoureux), l'abandon de la vie de bohème et le départ pour Corfou. Là, réfugié dans une petite maison abandonnée, il passe ses heures avec les pêcheurs, nage et écrit. En sort son grand livre de la révolte absolue, Le Carnet noir, sous l'influence de Shakespeare et de D. H. Lawrence. De cette Grèce qu'il découvre et aime à en mourir, avec «la pauvreté nue qui donne la joie sans l'humiliation (…), les tavernes avec leurs couronnes de laurier, les agneaux rôtis à la broche pour Pâques, les héros barbus, les petits saints de renommée locale…». Il quitte l'île ionienne pour rejoindre l'Égypte, en pleine Seconde Guerre mondiale. Alexandrie, la ville-métaphore, ce «grand pressoir de l'amour» ; moderne cosmopolis où cohabitent Grecs, Italiens, Juifs, Coptes, Bédouins, Anglais et futures vedettes de la chanson française. Alexandrie, c'est aussi le berceau des poètes: Ungaretti, Schéhadé, Cavafis… Déjà, Durrell revendique son héraldisme: attitude qui consiste à remplacer le temps par l'espace, ou plutôt par une «existence spatiale, avec ses qualités magiques». Chez lui, le paysage agit comme le temps chez Proust. «Tout ce qui sort de moi est un paysage.» Employé par le Foreign Office et le British Council, Durrell est nommé, avant de partir, contraint, pour l'Argen­tine, «directeur des relations publiques pour les îles du Dodécanèse». Il retrouve la Grèce, à Rhodes, «l'île de la rose» pour deux ans. Il y achève Cefalù, un de ses maîtres livres, et publie quelques poèmes. Cette Grèce matricielle, avec ses gras orangers, les «jours immuablement bleus», «le printemps égéen en équilibre sur un fil», les frissons de la mer, les visages boucanés, «le tourment ensommeillé d'une mando­line». Vénus et la mer sera son hommage à Rhodes, paru en 1953.
Lire l'article en ligne

Titre

Oiseaux, bêtes et grandes personnes. Trilogie de Corfou. Tome 2

Éditeur

Table Ronde (La)

Date

(1969) 03/04/2014

Langue

Format

337 pages, 12,5 x 19,5cm
ISBN : 978-2-7103-7084-0

Droits

Non libre de droits