Description

Résumé
Élevé par sa seule mère, Emmanuel Roblès n'a pas connu son père, mort quelques mois avant sa naissance. Toute son œuvre romanesque, et en particulier Saison violente, s'enracine dans la quête désespérée de ce père ; recherche douloureuse qui rejoint un des mythes fondateurs de l'écriture de Roblès, la foi en une « patrie Méditerranée ».

[Extrait]
1.1. Mer
Si les origines familiales, tout entières contenues dans le patronyme (« Roblès » = « chêne rouvre » en castillan), sont en effet plutôt terriennes, c'est sur les rivages méditerranéens, et dans la ville la plus cosmopolite qui soit, que l'enfant est élevé. Élevé par sa seule mère - le père étant mort d'une épidémie de typhus, à Casablanca, donc au delà de la mer, quelques mois à peine avant sa naissance.

3À Oran, bien évidemment, la fascination de la mer - qui constamment invite et se refuse, rassure et inquiète, fait surgir l'appel du monde face à renfermement dans la misère citadine - apparaît inévitable :

1 Emmanuel Roblès, « Avant-propos », texte inédit in : Des Chemins où l'on se perd. Hommage à Emmanue (...)

« Ce désir de partir, n'importe où mais loin, ailleurs en somme, m'a pris très jeune. Je suis né dans un port, ce qui est important [...]. Naître dans une famille pauvre, habiter un local obscur faisait apprécier les magnificences qu'étaient les joies de la mer, du soleil, d'une liberté primaire dans les limites de la terre... » [Emmanuel Roblès, « Avant-propos », texte inédit in : Des Chemins où l'on se perd. Hommage à Emmanue (...)]

1.2. Dans le soleil, vers le père

4Dès l'âge de quinze ans, l'adolescent prend la mer pour divers périples en Méditerranée : au Maroc (1929-1930), puis en Espagne (1931, 1934) s'en retournant vers le père, figure solaire. Dans Saison violente, ouvrage largement autobiographique, le narrateur cherchera son souvenir sur un échafaudage, auprès de maçons espagnols et « dans l'étincellement fou qui [l']aveugle ». Là - sous l'éclatant soleil, « brume flamboyante » qui fait paraître le monde « tout proche et peuplé, cependant, de mystères qu'[on] ne peu[t] pénétrer » - se noue entre l'enfant venu parler de [s]on père et les camarades de celui-ci, « des hommes qui l'aimaient, qui l'avaient connu » un surprenant dialogue relatif à un éventuel remariage de la mère. Et c'est en termes de trahison que l'enfant interprète une idée dans laquelle les maçons n'avaient pas mis la moindre malice.

Table des matières

Plan
1. Des thèmes obsédants...
1.1. Mer
1.2. Dans le soleil, vers le père
1.3. Un « Ulysse adolescent »
1.4. Dans la pénombre, aux côtés de la mère
1.5. Donc, réconcilier mère et mer
2.. . Aux mythes communautaires
2.1. Roblès, Camus, Sénac
2.2. L'école d'Alger

Titre

Le père Méditerranée dans l'œuvre romanesque d'Emmanuel Roblès

Créateur

Éditeur

Babel, 2 | 1997, pp. 87-91

Date

1997

Langue

Format

pp. 87-91
https://doi.org/10.4000/babel.2707

Source

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Guy Dugas, « Le père/Méditerranée dans l'œuvre romanesque d'Emmanuel Roblès », Babel [En ligne], 2 | 1997, mis en ligne le 14 mai 2013, consulté le 17 avril 2020. URL : http://journals.openedition.org/babel/2707 ; DOI : https://doi.org/10.4000/babel.2707

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