Jeune fille à la fenêtre

" Si l'oeuvre témoigne d'un talent qui cherche encore sa voie, elle exprime avec force une fascination pour le paysage méditerranéen que l'on retrouvera dans les futures compositions surréalistes. Sobre et lumineuse synthèse, elle dit à la fois la structure fondamentale d'un espace (une terre entre mer et ciel), ses couleurs dominantes (le bleu, l'ocre et le vert) et la contemplation rêveuse à laquelle il invite. Plus encore, elle semble faire de la jeune fille accoudée la personnification d'une "Méditerranée" que notre langue (presque seule il est vrai parmi les langues latines) féminise, et dont le nom, tels les "nom de pays" proustiens, a "absorbé à tout jamais l'image".

De Jean-Yves Laurichesse, dans Méditerranée : Imaginaires de l'espace, N°20 Presses universitaires de Perpignan, Perpignan, 1995