Description

[Synopsis]
Basil, un jeune écrivain britannique, retourne en Crète pour prendre possession de l’héritage paternel. Il rencontre Zorba, un Grec exubérant qui insiste pour lui servir de guide. Les deux hommes sont différents en tous points : Zorba aime boire, rire, chanter et danser, il vit à sa guise alors que Basil en est empêché par son éducation. Zorba explique à Basil que la danse peut tout exprimer, y compris le chagrin et la colère. Bien que différents, ils deviennent amis et s’associent pour exploiter une mine. Zorba entreprend de construire un téléphérique, Basil lui fait confiance, mais c’est un échec. Zorba choisit de s’en moquer. Il rit et court sur la plage. Vaincu et conquis, Basil lui demande alors de lui apprendre à danser le sirtaki.

"Michael Cacoyannis avait déjà, avec Stella, réalisé un long-métrage tragique autour d’un personnage central et polarisant. Dès son titre, Zorba le Grec annonce qu’il va prendre le même parti. Et, comme Stella, le colosse du film célèbre la vie, quitte à brûler la chandelle par les deux bouts. Mais quand Stella était la réécriture d’une tragédie grecque, volontiers excessive dans les caractères de ses personnages, Zorba le Grec adopte une visée plus universaliste. Aidé par la célèbre bande originale de Míkis Theodorákis et le sirtaki, danse créée à l’occasion du film qui allait devenir un des clichés associés au peuple grec, Zorba le Grec a acquis la réputation d’une carte postale filmique du pays. Le film, probablement un des plus célèbres du cinéma grec, n’explore pourtant que de loin les traditions locales, et n’évoque l’environnement et les habitants crétois que dans leur dimension menaçante et étrangère (la plupart de leurs dialogues en grec ne sont d’ailleurs pas traduits). Le peuple grec est une foule muette, compacte, cruelle, simplement présente pour rendre les sentences. Certes, "le peuple de Crète" est crédité au générique, mais Cacoyannis s’est éloigné de la représentation de l’"âme du peuple grec" qui motivait Stella, réalisé quelques années auparavant. La seule production, grecque, américaine et anglaise, ou le choix d’Anthony Quinn pour incarner "le Grec" suffiront à s’en convaincre. "
Antoine Oury - Critikat

Zorba le Grec, pourtant production internationale, incarne le cinéma grec (et au-delà la Grèce tout entière) aux yeux du monde. Fruit du travail du directeur de la photo Walter Lassally, les ombres et les mouvements de caméra expriment l'oppression, la frustration et l'hypocrisie qui étouffent la société grecque, à l'image de la veuve lapidée par le village. L'unité du village, du côté de la nature, est menacée par la modernisation, l'occidentalisation et la culture représentée par le personnage extérieur du « boss ».

Différences avec le roman
Le film s’inspire du roman Alexis Zorba de Níkos Kazantzákis. Michael Cacoyannis met en relief les traditions et les mœurs de son pays en filmant les paysages de manière réaliste, sans esthétisme. Anthony Quinn, coproducteur du film, considère le rôle de Zorba comme le plus important de sa carrière.

Le film se termine différemment du roman de Kazantzákis, avec une fin plus ouverte. Là où, dans le roman, le héros repart, il danse dans le film sur la plage avec Zorba. L'idée de Kazantzákis est que son personnage se libère définitivement, s'individualise, il est finalement capable de transcender son expérience pour en faire un matériau littéraire. Le film au contraire identifie Basil et Zorba.

Cacoyannis considère que le roman de Kazantzakis est éminemment tragique : aucun personnage ne s'en sort ; l'amour et l'innocence sont détruits tandis que les méchants triomphent. C'est pour cette raison que le réalisateur a insisté sur la lapidation de la veuve, en faisant le point central de son film. Ne pouvant coucher avec elle, les hommes du village se vengent en la lapidant, comme un viol symbolique.

Titre

Zorba le Grec

Titre Alternatif

Αλέξης Ζορμπάς / Aléxis Zorbás
Zorba the Greek

Éditeur

Société de production : 20th Century Fox
Production : Michael Cacoyannis ; Anthony Quinn (producteur associé)

Date

1964 (Grèce)
1965 (France)

Sujet

Crète

Format

142 minutes

Source

YouTube
[Extrait]
Sirtaki

Droits

Non libre de droits