Description

La Méditerranée que nous enseignaient nos maîtres avait je ne sais quoi, ou je le sais trop bien, d’archéologique, de conservatoire, de doucement et élégamment périmé [...] C’était la mer des naïades et des sirènes, des temples sur les promontoires [...], des concours de vers latins, le musée des traditions, rosa-la-rose et les thèmes latins, sixième A1 et baccalauréat. Même les écoles dites méditerranéennes ou romanes, les idéologies de la Méditerranée, comme celles des félibres et des maurrassiens, avaient une agréable odeur de sépulcre ombragé par des pinèdes [...] Bref, c’était la tradition de tout repos, [...] les humanités classiques à l’usage d’une société bien-pensante, bref c’était la mort, et non la mort sans phrases, mais la mort avec beaucoup de phrases au contraire, ou, pour tout dire d’un mot : c’étaient les impératifs admis, éprouvés, convenus de la Latinité.” Ce texte, souvent cité, de Gabriel Audisio [1] [1] Texte de juillet 1938, cité notamment par Alain Paire,... oppose à la vision conservatrice (dans tous les sens du terme) et réductrice (au sens immédiat du mot) du monde méditerranéen qui domine alors les Lettres françaises [2] [2] J’entends par là la littérature académique, la littérature... , l’image d’une Méditerranée vivante, ouverte sur des espaces plus larges, qui est en train de se recomposer, mais dont ni l’avenir ni les limites ne sont encore clairement tracés... Lire la suite sur le CAIRN

Titre

Repenser l'espace méditerranéen. Une utopie des années trente ?

Éditeur

La pensée de midi n° 1

Actes sud

Date

2000

Langue

Format

p. 56-61.

Droits

Non libre de droits