Description

[Extrait]
Colette a plus de 50 ans quand elle achète la Treille muscate. La jeune femme qui faisait scandale est devenue un écrivain respecté. En 1920, elle a été décorée de la Légion d’honneur, promue officier en 1928 par le président Edouard Herriot. En 1925, une plaque a été apposée sur sa maison natale à Saint-Sauveur-en-Puisaye.

Au grand public qu’elle avait conquis avec ses Claudine, s’ajoute désormais la reconnaissance de la critique et de ses pairs subjugués par La Maison de
Claudine et Le Blé en herbe.
La période qui s’ouvre, lorsqu’elle achète la Treille muscate, est particulièrement féconde. À Saint-Tropez, elle va écrire en partie La Naissance du jour, La Seconde, Prisons et paradis, Duo.
« Quel métier de forçat de s’enfermer ici quinze heures par jour, alors qu’il fait si bon dehors ! », avoue-t-elle à ses amis. En 1932, elle consacre un livre à sa nouvelle maison (au total, Colette confiera avoir eu 14 maisons) dont les illustrations de son ami le peintre Dunoyer de Segonzac
seront gravées sur place.

Sido, La Chatte, Le Pur et l’impur sont autant de chefs-d’oeuvre qui vont achever de faire de Colette un des plus grands écrivains français. Jusqu’à sa mort, en 1954, elle est couverte d’honneurs : commandeur de la Légion d’honneur en 1936, élection à l’Académie royale de langue et de littérature belge en 1935, présidente de l’académie Goncourt en 1949, diplômée du National Institute of arts and letters en 1953.

[Extraits textes de Colette]

« Il a fallu pour la trouver, que je me détachasse, du petit port méditerranéen, des maisons plates, peintes en rose bonbon fané, bleu lavande, vert tailleur des rues où flotte l’odeur du melon éventré, du nougat et des oursins.« I »

« Deux hectares, vigne, orangers, figuiers à fruits verts, figuiers à fruits noirs. Quand j’aurai dit que l’ail, le piment, et l’aubergine comblent, entre les ceps, les sillons de la vigne, n’aurais-je pas tout dit ? »

« C’est la mer qui m’a appelée ici. Ici, je suis libre maintenant de vivre, si je veux, de mourir, si je peux… Nous n’en sommes pas là encore. Je ne fais que d’arriver et
d’acquérir. »

« Il n’est de départs que vers le soleil. Il n’est de voyage qu’au-devant d’une lumière accrue ; c’est avoir obtenu de la vieillesse le seul répit qu’elle puisse donner, que de s’arrêter — encore un instant, encore un instant — sous un ciel où le temps, suspendu et rêveur au haut d’un azur immobile, nous oublie… »

La Treille muscate
« Est-ce ma dernière maison, celle qui me verra fidèle, celle que je n’abandonnerai plus ? Elle est si ordinaire qu’elle ne peut pas connaître de rivales. »

La Naissance du jour.
« Comme le dit l’homme sage et de peu de paroles qui fait des sandales à Saint-Tropez : “Il y a autant de travail et de réflexion sur des sandales pour l’âge de six ans que pour des sandales pour l’âge de quarante. ” »

« Jusqu’à ce que j’ai éprouvé moi-même que le beau temps est une autre chimère et un autre épuisement, la région de Saint-Tropez m’a donné tout ce que je lui demandais de quotidiennes magnificences. »

Bella-Vista
« En t’écrivant je pose pour Segonzac qui a besoin de ma grosse personne pour des eaux-fortes. Ce grand peintre est un si charmant ami. » Lettre à Hélène Picard, été 1928.

« L’été de Provence est vraiment le plus léger, le plus clément. (…) Cet été nous n’aurons pas eu un moment de trouble dans le beau temps, l’été dernier non plus. La terre ici est habituée à ces sècheresses longues. Une singularité d’orientation peut-être veut que midi soit l’heure - à l’ombre - la plus fraîche du jour. » Lettre à Marguerite Moreno, le 27 août 1928.

« Je fuis avec soin le port, où tout Paris et tout Montparnasse sévissent… être arrêtée si je vais « en ville », par tous ceux qu’à Paris j’évite, et costumés en planteurs mexicains, en bateleuses, en mousses pour bateau de fleurs. » Lettre à Marguerite Moreno, 1930

« J’ai une envie terrible de Bretagne et de marées. Si nous en trouvons l’occasion nous dirons adieu à la Treille muscate, et je nous cherche un coin de mer vivante. Ne me donnes-tu pas raison ? Après 14 ans de vacances méridionales, pourquoi ne pas retourner à la côte qui sent bon l’iode ? » Lettre à Christiane Mendelys, 5 juillet 1938

Collection

Documents Villes

Titre

Colette à Saint-Tropez

Titre Alternatif

La Treille muscate, Colette à Saint-Tropez (1925-1939).

Créateur

Éditeur

Auxerre TV

Date

27/08/2015

Langue

Droits

Non libre de droits