Description

[Extrait]
Effectivement ces rencontres permirent à des écrivains du pays même de se connaître et de se rencontrer et de se faire connaître des écrivains de France. On sait l’importance qu’eurent ces journées pour un Mohammed Dib ou pour un Jean Sénac par exemple. La préoccupation est bien d’essayer de définir les contours de la culture en France et en Algérie de façon plus « humaine » et plus ouverte que ne le permettait le contexte de colonisation. La notion même de « Méditerranée » permet alors une appréhension plus généreuse, transhistorique, plus universelle, en sacrifiant telle ou telle part de l’Histoire ou en la passant sous silence. La manière dont un écrivain ou un essayiste définit l’identité culturelle de l’Algérie ou sa ou ses dominantes est un bon indice de ce qu’il va faire de la part algérienne dans ses textes et que véhicule son écriture. Ce constat semble vérifiable pour toutes ces années du XXe siècle, que ce soit avant ou après l’indépendance algérienne. Cette définition, avant 1962, est une façon de magnifier la colonisation comme le fait Louis Bertrand en chantant la latinité de l’Algérie, de s’y opposer comme Jean Amrouche ou Jean Sénac par exemple, en lui rendant sa part « orientale », musulmane, arabe et berbère, ou de se mettre au-dessus du débat en créant une utopie – souvent belle et valorisante –, autour de la « Méditerranée ».

Titre

La Méditerranée : un détournement du colonial ? Albert Camus et d’autres écrivains d’Algérie

Date

Non daté

Langue

Source

chirstianachour.net Lire l'article

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