Description

Citations :

« J’ai gardé, de mon premier contact avec la France, le souvenir d’un porteur à la gare de Nice, avec sa longue blouse bleue, sa casquette, ses lanières de cuir et un teint prospère, fait de soleil, d’air marin et de bon vin […]. Brûlant d’impatience, je courus renouer mon amitié avec la mer. Elle me reconnut tout de suite et vint me lécher les doigts de pied. », p. 149.

« Assis à côté de ma mère sur la Promenade des Anglais, je guettais toutes les merveilleuses porteuses de pain qui défilaient devant moi, je soupirais profondément, et je restais là, désemparé, mon concombre à la main.
Mais la plus vieille civilisation du monde, avec sa compréhension souriante de la nature humaine et de ses
faillibilités, avec son sens du compromis et des arrangements, vint à mon secours. La Méditerranée vivait depuis trop longtemps avec le soleil pour le traiter en ennemi et elle pencha sur moi son visage aux mille pardons. », p. 165.

« Chère Méditerranée ! Que ta sagesse latine, si douce à la vie, me fut donc clémente et amicale, et avec quelle indulgence ton vieux regard amusé s’est posé sur mon front d’adolescent ! Je reviens toujours à ton bord, avec les barques qui ramènent le couchant dans leurs filets. J’ai été heureux sur ces galets. », p. 167.

« J’avais envie de rester un peu au bord de la Méditerranée – je n’ai jamais bien supporté nos séparations. J’aurais préféré de loin aller tuer le Führer à la rentrée d’octobre […]. J’étais assez irrité et de fort mauvaise humeur, d’autant plus que l’été était exceptionnellement chaud, la Méditerranée, après des mois de séparation, ne m’avait jamais paru plus désirable, et la plage de la « Grande Bleue » était, comme par hasard, pleine de Suédoises intelligentes et cultivées. », p. 235.

« C’était une sensation nouvelle pour moi que d’être connu ou, plus exactement ou, plus exactement, d’être imaginé. Je vivais là un de ces moments où il est difficile de ne pas se sentir effleuré par une volonté providentielle soucieuse de raison et de clarté, comme si quelque sereine Méditerranée eût veillé à notre vieux rivage humain sur les plateaux de la balance, sur le juste partage des ombres et des lumières, des sacrifices et des joies. », p. 383.

Titre

La promesse de l'aube [Extraits / Citations]

Éditeur

Gallimard (Paris)

Date

2014 (1960)

Langue

Couverture temporelle

Droits

Non libre de droits