Description

Citation introductive :
"Les cartes géographiques et par là-même nos représentations mentales nous empêchent de voir la Méditerranée. Je le compris à Valence, où, devant faire un cours sur la Méditerranée, j'en demandai une carte. La carte, cherchée partout, fut introuvable : il y avait des cartes d'Europe, d'Asie, d'Afrique, mais pas de carte méditerranéenne. Et pourtant, durant des milliers d'années, cette mer fut matricielle et porta en elle la plénitude civilisatrice. Durant l'Empire romain elle fut littéralement le centre d'un monde provisoirement pacifié. C'étaient les terres qui entouraient la mer. Puis à partir du XVIe siècle lui est venu le nom de mer-au-milieu-des-terres, Méditerranée. Ce nom fut une conséquence du développement des civilisations continentales. Aujourd'hui la plénitude est devenue vide, la mer est devenue frontière".

« De fait, pour concevoir la Méditerranée, il faut concevoir à la fois l’unité, la diversité et les oppositions ; il faut une pensée qui ne soit pas linéaire, qui saisisse à la fois complémentarités et antagonismes. Oui, la Méditerranée est la mer de la communication et du conflit, la mer des polythéismes et des monothéismes, la mer du fanatisme et de la tolérance, et, ô merveille, la mer où le conflit, enfin policé, dans la petite Athènes du Ve siècle, est devenu débat démocratique et débat philosophique. »

Titre

Penser la Méditerranée et méditerranéiser la pensée

Éditeur

Confluences Méditerranée, numéro 28

Date

1998-1999

Langue

Couverture temporelle

Format

p. 33-47

Source

Droits

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