Description

[Extrait]
""Ce pays-là va tout en vagues, puis se creuse en un beau val. Un ruisseau est au fond, sous les saules. C'est le Largue. Un Largue large de trois pas. Il ne va pas comme tous les ruisseaux, d'un flot égal, mais il dort dans des trous profonds, puis l'eau glisse d'un trou à l'autre, en emportant des poissons, puis tout s'arrête et l'on attend une pluie là-bas sur les plateaux. Quand on se penche sur ces trous d'eau, on voit d'abord le monde renversé des arbres et du ciel. Là, j'ai compris pourquoi les jeunes filles se noyaient : c'est la porte d'un pays, c'est un départ ; sous l'eau sont des nuages, et des arbres, et des envols d'oiseaux, et des fleurs. Un peu de courage, même pas du courage, laisse faire le poids de cette chair... [...]
Ce sel, il me suffisait de humer le vent odysséen; il était là avec l'odeur de la mer; ce pain, cette huile, les voilà tout autour dans ces champs de blé vert dessous les oliviers." [p.11]

Titre

Manosque-des Plateaux

Titre Alternatif

suivi du Poème de l'olive

Éditeur

Paris, Gallimard

Date

1986

Langue

Droits

Non libre de droits