Description

Le Parc Güell est l'une des réalisations de l'architecte catalan Antoni Gaudí à Barcelone. Il fut édifié entre 1900 et 1914.
Les architectes José Antonio Martínez Lapeña et Elías Torres l'ont restauré de 1984 à 1993.

Gaudí s'est efforcé de conserver le relief naturel et, laissant libre cours à son imagination, a produit une œuvre originale tout en courbes qui s'intègre à la nature et la reproduit (Modernisme), les colonnes des allées simulant par exemple des troncs d'arbres. L'architecte voulait un quartier résidentiel chargé de symboles de la Catalogne et du Christianisme.

Le parc Güell1, est avant tout un jardin, seules quelques constructions à l'intérieur du parc ayant été achevées, comme les deux maisons en forme de champignon encadrant l'entrée. Une fois le portail passé, le visiteur se trouve devant des escaliers avec des îlots-fontaine au centre, en particulier l'emblématique fontaine en forme de salamandre. La dénivellation des escaliers est de 8,10 m. Il y a quatre volées, trois de onze marches et une de douze, séparées par trois fontaines aux formes organiques.

Sur la première fontaine, on retrouve un cercle, symbolisant le monde, et un compas gradué, outil d'architecte, entremêlés à des imitations de troncs à travers lesquels l'eau s'écoule. Il semble évoquer le lieu-dit « Argenterie » dans le défilé de Collegats (ca) creusé par la rivière Noguera Pallaresa. La deuxième fontaine représente une tête de dragon sortant du drapeau catalan, référence à la légende de Saint Georges très présente dans les héraldiques catalans depuis Pierre le Cérémonieux, et utilisé par Gaudi dans la Casa Batlló. Enfin, c'est à la troisième fontaine, la plus connue, qu'on retrouve un dragon symbole du feu qui est interprété comme la salamandre emblème de Nîmes, ville où Gaudi passa une partie de sa jeunesse et dont les Jardins de la Fontaine lui inspirèrent ce parc

Celui-ci devait être à l'origine une cité-jardin que le mécène de Gaudi, Eusebi Güell, lui avait demandé d'édifier sur une colline au nord-ouest de la ville (El Carmel). Conçue sur le modèle anglais (son nom initial était Park Güell et non Parque Güell), elle devait comporter une chapelle et 60 maisons. Mais le coût de construction augmenta dans de telles proportions que seules furent achevées quatre maisons et le parc. Les travaux prirent fin en 1914. Le parc devint propriété de la ville de Barcelone en 1923.

Le parc Güell fut inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1984 pour sa contribution au développement de l'architecture et des techniques de construction à la fin du XIXe siècle et au début de XXe siècle.

Ces mosaïques de couleurs vives, appelées « trencadis », et que l’on retrouve dans tout le parc, sont la signature de Gaudí – même si elles sont aussi de la main de Josep Maria Jujol, son collaborateur. Assemblées à partir de débris de céramique et d’éclats de verre colorés, elles constituent un élément de décor typique de l’architecture moderniste catalane. Le trencadis s’inspire d’une lointaine tradition : celle des azulejos, ces compositions de carreaux de faïence qui se sont développées en Andalousie au XVe siècle, avant de s’étendre à toute la Méditerranée.

En haut des escaliers se dresse le « temple du soleil ». Cette fois, c’est l’Antiquité qui sert de référence : Gaudí s’est inspiré ici des temples doriques, les plus anciens de l’architecture grecque – apparus dès le milieu du VIIe siècle avant J.-C. Cet édifice est soutenu par une forêt de 86 colonnes. Son plafond est formé de voûtes semi-sphériques, dont quatre affichent de grands soleils, toujours en céramique. Dans le projet initial du parc Güell, où devaient s’insérer des habitations, ce temple, protégé de la chaleur, aurait accueilli le marché. Comme toujours chez Gaudí, l’hommage aux siècles passés s’accompagne d’un élan vers l’avenir. Ainsi, dans le sous-sol de cet édifice d’inspiration antique se cache un appareillage d’une technologie futuriste au début du XXe siècle : une grande citerne alimentée par les eaux de pluie du parc qui permet l’arrosage naturel des jardins et l’alimentation des fontaines.

Encore au-dessus du temple, et rejointe par deux escaliers, s’étend la « place de la nature », un espace à l’air libre conçu à l’image des agoras des cités antiques, où se réunissaient les habitants. La place se situe au sommet de la colline abritant le parc Güell. Gaudí l’a bordée d’un somptueux banc sinusoïdal, le plus long du monde (110 mètres), qui longe le vide et offre une vue plongeante sur Barcelone. Tirer profit des ressources du terrain, en l’occurrence de cette vertigineuse falaise, telle est l’une des règles d’or de l’architecture de Gaudí.