Description

Lors d’une conférence intitulée “La Méditerranée à travers des voix féminines francophones” à l’Université de Galatasaray d’Istanbul le 16/05/ mai 2013 des écrivaines, écrivains et professeurs d’horizons divers se sont retrouvés pour débattre d’un éventail d’œuvres littéraires féminines et méditerranéennes. Entretien croisé avec quelques-uns* de ces participants sur le thème de “l’écriture de la Méditerranée” chez les écrivaines francophones.
[Extrait]
On connaît bien les écrivains et les écrivains voyageurs de la Méditerranée. Qu’en est-il des écrivaines? Sont-elles, selon vous, reconnues au même titre que les hommes ?

Alain Quella-Villeger : Les écrivaines voyageuses ont écrit des textes au 17ème et surtout au 18ème mais celles qui sont les plus intéressantes pour nous sont celles du 19ème siècle parce qu’elles commencent à voyager seules et librement. Avant, ce sont des femmes qui accompagnaient un diplomate. Ces femmes-là décident de partir soit parce qu’elles sont journalistes, soit parce qu’elles souhaitent parcourir le monde et sont très affranchies. C’est un chantier que l’on commence à connaître. Ces textes avaient été publiés mais ils avaient été oubliés ou méprisés. Il y en a beaucoup, mais beaucoup n’ont pas donné lieu à des livres mais à des articles ou de petits reportages de voyage. Il faut souvent aller dans des journaux féminins pour retrouver ces textes auxquels on ne s’attend pas. Si on prend le cas précis des femmes qui voyagent en Turquie, elles peuvent aller dans les familles, peuvent se rendre dans un harem pour rencontrer les femmes, ce que les hommes n’ont pas le droit de faire. Elles peuvent parler d’espace auxquels les hommes traditionnellement n’ont pas accès. Elles apportent du nouveau et elles ne sont pas qu’intéressées par la vie de famille, la cuisine, mais également le féminisme et l’émancipation de la femme. A partir du moment où elles vont dans les harems elles cassent le mythe, le renversent. De ce côté-là, elles peuvent être subversives et mettre un peu de désordre dans l’Orientalisme.


Titre

Littérature au féminin. Le français, un trait d’union entre les écrivaines de la Méditerranée

Éditeur

CNED, Le Petit Journal (L’actualité locale et internationale pour les expatriés français et les francophones)

Langue

Source

http://lepetitjournal.com/istanbul.html
Publié le 19/05/2013 à 22:03 | Mis à jour le 09/02/2018 à 06:32 (consulté le 13 novembre 2022)
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