Description

[Résumé]
La représentation de la mer Méditerranée en littérature a, souvent et longtemps, nourri les récits de voyages des auteurs contemporains. En effet, dans cette mer intérieure, le passé et le présent s’entrecroisent et se superposent sans cesse, avec une possible projection vers le futur. L’étendue de cet espace marin fonctionne comme un miroir reliant deux univers qui s’opposent et se juxtaposent à travers le temps, à savoir l’Orient et l’Occident. Autour de ces deux rives symboliques, des mythes se construisent et se déconstruisent constamment. Pour contextualiser notre sujet et mettre en évidence le lien métaphorique de la mer reliant l’Histoire et l’actualité, nous avons choisi de nous appuyer sur les romans de deux auteurs francophones, à savoir Léon l’Africain d’Amin Maalouf et Amours et aventures de Sindbad le Marin de Salim Bachi. Ces récits invitent à faire l’expérience de l’enchantement et du désenchantement au sein de cet espace exotique. Pour cela, nous tenterons de répondre aux questionnements suivants : comment et en quoi la mer est-elle un espace tantôt de l’illusion et tantôt de la désillusion ? Comment l’écriture participe-t-elle à la construction d’un mythe collectif de tous les temps (d’hier et d’aujourd’hui) ?
[Abstract]
The representation of the mediteranean sea of leterature is always and for a long time the writing of the passengers of the writers. As a result, in this inter-sea, the past and the present are crossing without stopping with a possible projection towards the future. The area of this space fonction as a mirror related two univers that suppose or just suppose towards the time. To know the oriental and the oxidental around these two univers symbolic of it is construct and is discounstract for them our subject and put in reality the link metaphorical of the sea relate the story and the actuality. We have chosen to examine two romans and two writers frencophones : Léon l’Africain of Amin Maalouf and Amours et Aventures de Sindbad le Marin of Salim Bachi. These writing invite to do the experience of the enchantment and disanchantement within this exotic space. For this, we can nswer by asking this questions : how the writing participate for the construction of the mythe collective of all the time (for yesterday and for day) ?

[Extrait]
Historiciser et fictionnaliser la mer Méditerranée Notre réflexion sur la mer s’inscrit dans le prolongement de notre recherche. En effet, lors de notre thèse consacrée à l’écriture de l’Histoire dans l’œuvre de Salmi Bachi, nous avons proposé une étude de la mer, comme un espace déterritorialisé, qui fluctue des identités, en raison de son histoire riche et longue. Pour cela, nous nous sommes servi de la géophilosophie et de la géocritique comme cadre de référence. Nous avons, également, utilisé le concept géocritique de l’espace navicule et celui de l’entre-deux pour mettre en valeur le flottement identitaire, mais aussi pour montrer que la mer est un tiers-espace à la croisée du monde occidental et du monde oriental. Dans la présente étude, nous poursuivons notre réflexion axée principalement sur la Méditerranée en confrontant les deux textes annoncés dans le résumé1. Nous proposons une lecture géocritique pour répondre à nos actuelles interrogations. Selon nous, cette discipline permet d’offrir une vision originale et postmoderne de l’espace marin, mais aussi un regard multiple de celui-ci, dans la mesure où il y a une interaction permanente entre le lieu de la fiction et le lieu géographique, ou historique.Avant de commencer notre analyse de l’espace marin, nous allons emprunter deux concepts forgés par le fondateur de la géocritique, Bertrand Westphal, celui l’asynchronie et celui de la polychronie. Ces deux termes sont étroitement liés à la représentation de l’espace. Il faut noter que l’asynchronie est un phénomène qui affecte l’espace humain. Elle renvoie à l’idée de la subdivision et au morcellement d’un espace donné à travers le temps. Pour comprendre cela, Bertrand Westphal utilise l’exemple de la ville de Barcelone. En effet, la représentation de cette dernière s’effectue selon les différents regards que portent les auteurs sur elle, regards le plus souvent intériorisés qui se « [...] fondent dans l’actualité du visiteur sans jamais appartenir à un présent unique » (Westphal, 2007 : 226). Pour mettre en évidence son propos, le géocritique revient sur la métaphore astrale du ciel étoilé de Hans Robert Jauss qui écrit : « De même que l’apparente simultanéité des étoiles dans le ciel d’aujourd’hui se décompose pour l’astronome en une immense diversité dans l’éloignement temporel » (Ibid. p. 226-227). De là, nous pouvons comprendre que le présent d’un lieu n’est plus « un », mais « multiple » puisqu’il se compose de points de vue hétérogènes, liés à un passé temporel. Ce passé temporel est, à son tour, soumis aux lois de l’hétérogénéité qui composent l’instant et la durée et, de ce fait, rendent possible une lecture plurielle de l’espace à travers le temps

Titre

Une Méditerranée toujours d’hier et d’aujourd’hui. Amin Maalouf, Salim Bachi

Titre Alternatif

In Synergies Monde Méditerranéen

Éditeur

© Revue du Gerflint (FR)

Date

2018, n° 6

Langue

Format

pdf, p. 107-116

Droits

Non libre de droits