Description

[Extrait de l'article]
L’idée fantasmée du harem
De tous les thèmes de la peinture orientaliste, celui des femmes dans leurs appartements a été assurément le plus populaire. Comme les harems étaient précisément le lieu interdit aux hommes, et qui plus est aux hommes étrangers, les artistes peintres ont donné libre cours à leur imagination pour dépeindre ce lieu plein de secrets. De fait, le harem est sans doute l’institution orientale la plus connue et controversée, et sa signification sociale reste encore aujourd’hui largement incomprise. Le mot, tiré de l’arabe « haram » signifie « ce qui est interdit par la loi ». Considéré sous un angle profane, le mot fait référence à une partie de la maison orientale occupée par les femmes et qui constitue pour elles un véritable sanctuaire social. Edmond de Amico, accueilli dans une maison marocaine nous dit du harem, en 1875 : « on entendait les pas et la voix des gens cachés. Tout autour et au-dessus de nous s’agitait une vie invisible, qui nous avertissait que nous étions bien dans les murs, mais en réalité hors de la maison ; que la beauté et l’âme de la famille s’étaient réfugiées dans ses profondeurs impénétrables, et que le spectacle, c’était nous, et que la maison restait un mystère ». La façon des peintres orientalistes de traiter de ce thème doit être envisagée sous deux angles : d’un côté, le fantasme voluptueux d’une vie cachée, d’autre part, la vie domestique à l’européenne transposée et appliquée au monde oriental. Or, dès 1878, C.B Klunzinger faisait la remarque à propos des femmes orientales, que « contrairement à ce que les habituelles descriptions de la vie de harem nous portent à croire, elles ne passent pas leur vie allongées sur un divan […], parées d’or et de pierres précieuses, fumant et appuyant sur des coussins qui s’affaissent ces bras rendus si potelés par l’indolence, tandis que les eunuques et les esclaves se tiennent devant elles, impatients de leur épargner le moindre mouvement ». Voilà pourtant l’exacte manière dont les peintres orientalistes se représentent et donnent à montrer le harem et ses occupantes. Nombreuses peintures traitant du harem, à l’image du tableau d’Eugène Girard, Intérieur de harem égyptien, montrent des femmes se prélassant sur des coussins, discutant, rêvant, paressant…

Titre

L’image de la femme dans la peinture orientaliste

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Date

Publié le 03/04/2014 • modifié le 07/03/2018 (consulté le 2/12/2022)

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