Description

[Extrait]
L’orientalisme et la littérature : du romantisme aux récits de voyage

En littérature, l’orientalisme doit notamment son essor à l’esthétique romantique, qui glorifie un Orient lointain et souvent fantasmé. Avant le XIXème siècle, de nombreuses œuvres littéraires avaient déjà pour cadre l’Orient, telles que la pièce Bajazet de Racine, présentée en 1672, ou le roman Vathek de William Beckford, publié en 1782. Cependant, ces œuvres n’appartiennent pas au mouvement proprement dit de l’orientalisme : le terme n’apparaît qu’au début du XIXème siècle. Pour les orientalistes français, l’Orient est associé au pourtour méditerranéen : les Orientales de Victor Hugo s’attachent ainsi non seulement à l’Empire ottoman, ou aux pays du Levant, mais à l’Espagne des maure etc. De même, dans le roman de Flaubert (1821-1880), Salambô, publié en 1862, l’action se situe dans la Carthage antique, située dans la Tunisie actuelle. Les thèmes de l’orientalisme littéraire sont souvent imprégnés de l’esthétique romantique : nostalgie des civilisations disparues et décadence liée au temps qui passe, rêve d’exotisme, de voyages et de dépaysement. Le poème Ozymandias, du poète britannique Shelley, publié en 1818, illustre bien ces différents thèmes. Pour les orientalistes britanniques, l’Orient s’étend jusqu’aux Indes, imaginaire façonné par la présence britannique aux Indes depuis le XVIIème siècle, mais qui s’est intensifiée au XIXème siècle.
L’orientaliste apparaît avant tout comme celui qui voyage : ainsi, Flaubert dans le Dictionnaire des idées reçues, définit l’orientaliste comme un « homme qui a beaucoup voyagé. » En effet, au XIXème siècle le voyage en Orient apparaît presque comme une étape obligée pour tout artiste, et nombre d’entre eux en font le récit à leur retour : c’est la vogue du récit de voyage. Chateaubriand, en 1811, est parmi l’un des précurseurs avec son Itinéraire de Paris à Jérusalem. Ce n’est pas le seul : Flaubert, Gautier, Lamartine entreprennent également des voyages en Orient. Nerval, en 1851, publie Un voyage en Orient, récit du voyage qu’il a lui-même effectué près de dix ans auparavant. A la fin du siècle, Pierre Loti ravive le voyage en Orient, en se rendant notamment à Constantinople plusieurs fois, dont il tire plusieurs romans comme Aziyadé (1879) ou Le fantôme d’Orient (1892). Le voyage en Orient comme formateur de l’écrivain occidental se perpétue jusqu’au début du XXème siècle : ainsi, Paul Nizan publie en 1831 Aden Arabie, tiré de son séjour à Aden. Cependant, loin de l’orientalisme et de l’imaginaire du XIXème siècle, l’ouvrage traite du désenchantement du fantasme de l’Orient, tel que celui-ci avait pu être vu et décrit par les artistes du siècle précédant.

Table des matières

L’essor de l’orientalisme au XIXème siècle : des causes historiques
L’orientalisme et la littérature : du romantisme aux récits de voyage
Le rayonnement de l’orientalisme dans la peinture du XIXème siècle

Titre

L’Orientalisme au XIXème siècle

Éditeur

https://www.lesclesdumoyenorient.com

Date

Publié le 20/06/2012

Langue

Format

• modifié le 31/12/2020 (Consulté le 2/12/2022)

Source

Lire en ligne www.lesclesdumoyenorient.com  (consulté le 2/12/2022)

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