Description

[Extrait]
L’art de goûter l’huile et son langage se rapprochent donc beaucoup de la poésie. On peut mieux entendre un poème les yeux fermés, parce que les yeux ouverts impliquent une distraction par rapport aux images qui se déploient des vers. Goûter l’huile signifie saisir toutes les images qui s’entrecroisent à l’intérieur du goût, se laisser parcourir par l’histoire d’un paysage, qui est constituée de métaphores et des souvenirs de différentes situations dans lesquelles on a perçu les huiles, où on a goûté un détail du monde. Il faut saisir ce détail et le traduire en mots. Mais le langage du goût procède plus par images foudroyantes que par une structuration conséquente : raconter le goût d’une huile, c’est marcher sur un fil, en funambule. On cherche l’harmonie de l’huile comme l’oreille s’appuie sur une mélodie. Une huile hors pair se comporte normalement ainsi.

Table des matières

Sommaire en ligne

Titre

La cuisine, un gai savoir

Titre Alternatif

in Revue "La pensée de midi", 2004/3

Éditeur

Paris, Actes Sud

Date

2007/3
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/05/2009

Langue

Format

N° 13, 180 pages

Source

Lire sur cairn.info (consulté le 27 juin)

Droits

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