Description

Article web traitant des différentes incarnations de la femme tunisienne dans le cinéma passé et contemporain.
[Extrait]
La production cinématographique tunisienne place souvent le thème de la femme à la première place. Il s’agit parfois d’une image traditionnelle, qui correspond au stéréotype de la mère dévouée, vulnérable, impuissante, qui reste indéfiniment en attente à la maison, essentiellement vouée à servir sa famille ou à supporter la domination d’un homme autoritaire (le père, le frère ou le mari). Cette conception de la femme, bien qu’elle soit tout à fait classique, demeure, aujourd’hui encore, stable ; et elle est vénérée dans le cinéma tunisien. Elle est souvent incarnée dans les films de Moufida Tletli ou de Salma Baccar, deux cinéastes qui ont œuvré du mieux qu’ils ont pu pour valoriser avec sobriété ces femmes silencieuses.

Avec d’autres cinéastes, l’idée du sentiment d’impuissance de la femme s’exprime sous d’autres couleurs, pour donner à voir une image pire que celle évoquée ci-dessus. Elle est impuissante, inexpérimentée, sans diplôme ni travail ni argent ; et, contrainte d’accepter parfois n’importe quel type de travail, même si ce n’est pas digne, elle devient danseuse, prostituée, ou encore vagabonde dans les rues. Cette image s’incarne souvent dans les films de Nouri Bouzid, de Jilani Sa’di et de plusieurs autres cinéastes.

Entre ces deux images, il y a celle de la femme qui conserve toujours tout son mystère. On peut parler d’une féminité en délire, par frustration sentimentale ou sexuelle. Cela concerne des femmes qui, souvent, sont amenées à tourner la page d’une vie conjugale peu satisfaisante, et dont l’histoire débouche sur un divorce ou sur une sorte de « dérapage » inconscient, tel par exemple le dérapage de la pauvre Zakia de Salma Baccar.

Titre

L’image de la femme dans le cinéma tunisien contemporain

Éditeur

Site critique-film.fr

Date

9 /11/2011

Format

Article web

Source

Lire sur critique-film.fr (consulté le 1er juillet 2023)

Droits

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