Description

Mémoire de master II Cinéma et audiovisuel (Université Paris I Panthéon Sorbonne)

[Extrait]
En 1974 et pour la première fois, les femmes libanaises occupent officiellement leur place dans la réalisation de films, avec Heiny Srour qui tourne son premier long métrage L’heure de libération a sonné et Jocelyne Saab qui un an plus tard filme la guerre libanaise. Pourtant, quand les femmes dans lecinéma libanais sont évoquées aujourd’hui, ce n’est que pour parler de la nouvelle génération; Danielle Arbid, Joanna Hadjithomas et Nadine Labaki, trois femmes ayant obtenu la reconnaissance du festival de Cannes. L’histoire du début de ce cinéma reste peu abordée. Cette négligence enversle cinéma féminin présente des lacunes dans l’histoire du cinéma libanais qu’il faut impérativement remplir. En effet, la naissance du cinéma féminin libanais ne ressemble pas à celle des pays occidentaux où elle est reliée à l’émergence des mouvements féministes des années 60 et 70. Au Liban, les mouvements féministes n’ont jamais engendré de grandes révolutions publiques, pourtant la pensée féministe était présente dansla société mais progressait lentement. Rita Stephan, chercheuse au centre «Center for Contemporary Arab Studies» à l’Université de Georgetown, suggère que le «féminisme libanais»3aurait connu quatre vagues.

La dernière édition du festival du film libanais avait pour thème principal la question des femmes. L’occasion de revenir sur la place des femmes dans le 7ème art au Liban.



En 1933, le premier studio de production au Liban, « Lumnar Studio », est fondé par une Libanaise d’origine allemande, Herta Gargour. Il a notamment produit le premier film libanais parlant, Sous les ruines de Baalbeck, en 1936.



Au travers des conflits et de l’histoire du Liban, les femmes se sont forgées une place à part dans le cinéma, notamment derrière la caméra. En 1974, la réalisatrice Heiny Srour est la première femme arabe à participer au Festival de Cannes pour L'heure de la libération a sonné. Elle témoigne à l’écran d’une expérience sociale, démocratique, laïque et féministe. Dans un pays arabo-musulman, un groupe rebelle paritaire prend part au combat dans l'ex-"zone Libérée" du Dhofar, dans le sultanat d'Oman.



Plus de 40 ans plus tard, plusieurs réalisatrices ont écrit en lettres d’or dans le grand livre du cinéma libanais.
Nadine Labaki débute sa carrière en 2007. Son premier film en tant que réalisatrice, Caramel, obtient un immense succès. Il est présenté à Cannes. En 2011, elle réalise Et maintenant on va ou ?, un film engagé dans lequel les femmes oeuvrent pour apaiser les tensions religieuses dans un village libanais. Ce film représente le Liban aux Oscars.
En mai 2018, elle remporte le prix du jury du festival de Cannes avec Capharnaum qui raconte l'histoire de Zein, 12 ans, qui attaque ses parents en justice pour lui avoir "donné la vie" dans un monde injuste.
Dans cette liste, on peut inclure Joanna Hadjithomas dont le film, Autour de la maison rose, a représenté le Liban aux Oscars en 2000, Danielle Arbid, nommée une fois à Cannes, dont la plupart des films ont été censurés au Liban, Jocelyne Saab et son film Beyrouth, jamais plus (1976) sur la guerre civile, et Eliane al-Raheb qui met en face à face dans Nuits blanches, sorti en 2013, un ex-milicien et la mère d'un combattant porté disparu.
« La place des femmes dans le cinéma n’est plus à faire », juge la présidente du festival du film libanais, Wafaa Halwani, elle-même jeune actrice et réalisatrice.

Titre

Quand les femmes libanaises font leur cinéma

Titre Alternatif

in Revue "Art et histoire de l’art.", 2016.

Créateur

Éditeur

Revue "Art et histoire de l’art."

Date

2016

Langue

Format

PDF, 123 pages

Source

Lire sur dumas.ccsd.cnrs.fr (consulté le 2 juillet 2023)

Droits

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