La Méditerranée

Description

[Résumé]
« La Méditerranée n’est pas une mer, c’est un “complexe de mers” et de mers encombrées d’îles, coupées de péninsules, entourées de côtes ramifiées. Sa vie est mêlée à la terre, sa poésie plus qu’à moitié rustique, ses marins sont à leurs heures paysans. Elle est la mer des oliviers et des vignes autant que celle des étroits bateaux à rames ou des navires ronds des marchands, et son histoire n’est pas plus à séparer du monde terrestre qui l’enveloppe que l’argile n’est à retirer de l’artisan qui la modèle. […] Nous ne saurons donc pas sans peine quel personnage exact peut être la Méditerranée : il faudra de la patience, beaucoup de démarches et sans doute quelques erreurs inévitables. »
La conception de la Méditerranée, perçue comme un ensemble géographique et humain cohérent, fabriquée par les aléas de l’histoire, triomphe dans le monde de la recherche à partir de la thèse de Fernand Braudel, intitulée La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II et publiée en 1949. D’emblée, l’historien assigne à la Méditerranée le statut d’un véritable « personnage historique ». Il considère cette mer et les terres qui l’entourent comme des espaces à questionner, difficiles à enfermer dans des limites trop étroites. La Méditerranée se dévêt de l’évidence de ses apparats pour renaître sans cesse sous des contours plus complexes. Elle s’ouvre jusqu’aux limites du Nouveau Monde. La sensibilité de Braudel aux zones de contacts et aux échanges culturels en fait d’ailleurs le pionnier de l’histoire globale, d’après André Burguièr…