Description

[Résumé]
Dans l’historiographie sur le Grand Tour, un mythe s’est forgé selon lequel les ressortissants britanniques vivent à l’étranger en vase clos, sans contact réel avec la population locale. Les femmes, dont le séjour est relaté par des lettres ou à travers des récits de voyage, viennent contredire cette vision réductrice. Membres de l’aristocratie, de la Gentry ou même des classes moyennes, les voyageuses démontrent une expertise dans l’art de la sociabilité, leur permettant de tisser des liens entre les différentes communautés et réseaux en présence.
[Abstract]
In the historiography of the Grand Tour, a common narrative is that British travellers live dabroad with little interaction with the local population. However, the travelogues and letters offemale travellers contradict this reductive assumption. Women from the aristocracy, the gentry or even the middle class played a major role in connecting local communities and networks byusing their expert social skills.
[Extrait]
À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, les femmes de l’élite britannique entendent effectuer leur propre Grand Tour, fondé sur le modèle ancien du voyage d’éducation en Europe. Le parcours est bien connu : traversée de la Manche et escale à Calais ou à Boulogne pour atteindre la première ville d’importance : Paris. La capitale française, représentée comme le haut lieu du bon goût et des coteries littéraires, est aussi la première étape pour accéder à la haute société européenne. Ensuite, fortes de nouvelles relations et munies de lettres de recommandation, les voyageuses poursuivent leur voyage vers les États italiens, dont les villes de Florence, Rome, Naples et Venise attirent toutes les convoitises par leur richesse culturelle et artistique.
Nice n’est généralement qu’une étape sur ce chemin et le séjour des voyageuses est relativement court, limité au plus à la saison qui s’étend de décembre à mars. Pour l’époque moderne et le début des temps contemporains, l’historiographie s’est peu intéressée à cette ville de bord de mer, à l’histoire mouvementée, comprenant des périodes savoyardes et des occupations françaises. La visite de voyageuses britanniques à Nice s’interrompt pendant l’annexion française de 1792 à 1814, hormis durant la Paix d’Amiens (mars 1802 - mai 1803). Ce sont donc les États de Savoie qui président à la

Table des matières

Collection

Documents Villes

Titre

Les voyageuses britanniques à Nice de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle : un espace relationnel à dimensions multiples

Titre Alternatif

in Être maire en Méditerranée / Le siècle révolté d'AlbertCamus

Éditeur

Revue "Cahiers de la Méditerranée", Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine

Date

2017

Langue

Format

N°94, p. 305-330

Droits

Non libre de droits