Description

"Dès que vous posez les yeux sur la Méditerranée, vous savez pourquoi ce fut ici qu'un homme se mit debout pour la première fois et tendit les bras vers le soleil", a écrit Francis Scott Fitzgerald, tandis que Guy de Maupassant ressent en Sicile "l'impression profonde de l'Orient" et célèbre ses temples "demeures éternelles des dieux". Berceau des héros de l'Antiquité, trait d'union entre les civilisations d'Europe, d'Afrique et d'Asie, la Méditerranée fut le lieu de tous les rêves et de toutes les conquêtes. Le dixième volume de notre collection propose quatre grands itinéraires autour de la Méditerranée : de Marseille à Tanger et Alger via Gibraltar ; de Toulon à Nice et Naples jusqu'à la Sicile et Malte ; de Brindisi à Venise, de la Croatie à la mer Egée jusqu'au Bosphore ; et enfin d'Istanbul à Tunis, en passant par Rhodes et Chypre, la Terre sainte et l'Egypte. Des photographies anciennes et actuelles, des documents d'archives, brochures, fac-similés touristiques illustrent ce grand voyage ensoleillé, ponctué de citations d'écrivains voyageurs amoureux de la Méditerranée tels Albert Camus, Thomas Mann, Hermann Hesse ou encore Goethe, Lamartine, Flaubert, Maxime Du Camp, Chateaubriand, Maurice Barrès ... Une promenade nostalgique le long des rivages des quelque vingt pays que baigne la Méditerranée.

Citations

I/ Le rêve méditerranéen

"Dès le XIX siècle, c’est "le début du voyage d’agrément" et on découvre les rives de la Méditerranée. C’est au cours de cette période ou le voyage autour de la Méditerranée est en plein essor que le romancier Louis Enault rapporte en 1863 que "le bord du steamer est un diaporama vivant". De Marseille à Jaffa, vingt échantillons de la race humaine ont passé sous vos yeux."

II/ Méditerranée occidentale

"En cette fin de XIXè siècle, l’Europe vit une passion orientale. En architecture, la mode est au mauresque : arcs outrepassés, couleurs chatoyantes, stucs savamment ouvragés évoquent les douceurs et les voluptés dépeintes par les voyageurs romantiques. A Marseille, le Café turc ouvre en 1850 sur la Canebière, avec son salon oriental et son horloge monumentale qui donne l’heure des quatre coins du monde [..] A Barcelone, pour l’Exposition universelle de 1888, les architectes précurseurs du modernisme s’inspirent des courbes et de sinuosités orientales."

"Marseille, la "Chicago méditerranéenne" de l’écrivain Paul Morand n'échappe pas à la règle, avec ses gangsters en borsalino et chaussures bicolores qui mettent la ville et ses docks en coupe réglée. Mais il y a aussi Marseille la débonnaire, qui charme déjà Stendhal en 1837 : une ville où ‘les gens ne semblent parler que par exclamation’, et qui s’enorgueillit de ses longues avenues droites, parmi lesquelles la célèbre Canebière qui prendra son tracé définitif en 1927. […] Marseille mosaïque : dès la fin du XIXè siècle, les étrangers affluent dans le grand port pour y travailler : Italiens dès la seconde moitié du XIXè siècle, puis Kabyles, Indochinois pendant la Première Guerre mondiale, Arméniens, Africains… Une mosaïque que côtoient des marins en goguette venus du monde entier […] Marseille fixe l’Orient : les compagnies maritimes proposent des passages réguliers vers toutes escales de la Méditerranée. Bien plus, Marseille est, avec Toulou, la porte de l’Algérie devenue colonie française. […] On s’embarque également pour la Corse, reliée depuis 1840 par les lignes régulières de la compagnie Valéry, la famille du poète. Cette même année Prosper Mérimée publie sa nouvelle Colomba, une terrible affaire de vendetta censée dépeindre l’âme corse, ombrageuse et fière. Une image qu’il avait déjà développée en 1829 dans une autre de ses nouvelles, Mateo Falcone, écrite dix ans avant qu’il ne découvre l’île. Qu’importe, le décor est planté : une île à la nature restée sauvage […] une terre mystérieuse et exotique à moins d’une journée de bateau de Marseille […]"

Marseille :

"Lorsque nous revîmes de Toulon, le vent avait enfin cessé subitement, il faisait chaud. Dans le port et dans les rues principales, on avait tiré de grandes marquises en toile sur les larges trottoirs, de sorte qu’on se promène tout à fait à l’ombre. C’est un système très agréable, rendu nécessaire par la grande chaleur. Un jour sans vent, nous nous fîmes conduire en bateau jusqu’à la rade. Je n’ai jamais vu la mer du Nord aussi calme que la Méditerranée telle qu’elle était aujourd’hui. Il paraît qu’elle peut être aussi étale qu’une mare. L’eau était extrêmement limpide, surtout dans une petite baie où quatre mille personnes des deux sexes se baignent quelquefois. Malgré la grande chaleur, on commence à se baigner au mois de juin. D’ici on peut voir la côte du Dauphiné et l’entrée étroite du port. Près du rivage, il y a deux îles rocheuses. Sur l’une est situé le petit château d’If, dans lequel le Masque de Fer fut longtemps prisonnier" Arthur Schopenhauer, 1804

"Nous sommes partis à la rencontre du centre de la ville, en demandant de temps en temps notre chemin. Nous n’avons jamais réussi à faire comprendre à quiconque exactement ce que nous voulions, et nous n’avons jamais réussi non plus à saisir exactement ce que les gens nous répondaient, mais de toute façon ils montraient toujours du doigt […]. Une longue marche dans des rues recouvertes d’asphalte lisse, bordées de vastes établissements de commerce neufs en pierre de couleur crème […] nous a enfin conduits à l’avenue principale. De tous côtés, des couleurs éclatantes, des constellations étincelantes de becs de gaz, des hommes et des femmes habillés de couleurs gaies se pressant sur les trottoirs – partout la précipitation, la vie, l’activité, la bonne humeur, les conversations et les rires ! Nous avons trouvé le Grand Hôtel du Louvre et de la Paix et nous avons inscrit qui nous étions, où nous étions nés, quelle était notre profession, d’où nous venions, si nous étions mariés, célibataires, si cela nous plaisait, quel âge nous avions, où nous allions… […] – tout cela pour le profit du propriétaire et de la police secrète. Nous avons engagé le guide et nous avons immédiatement entrepris notre visite. Cette première soirée sur le sol français a été mouvementée. Je ne peux pas me rappeler la moitié des endroits où nous sommes allés ni ce que nous avons vu en particulier ; nous n’étions pas d’humeur à examiner soigneusement quoi que ce fût ; nous voulions seulement apercevoir et aller plus loin : bouger, bouger sans cesse ! l’esprit du pays était sur nous" Mark Twain, 1869

Corse :

"Dans une rue de Sartène, je fus présenté à un homme érudit et très fin, qui aime chacune des pierres de la Corse. "Vous allez à Bonifacio ? me dit-il. Ville étrange et étrangère. Vous serez en pays génois. Rien qu’à la traverser et à l’écouter vivre, on sent qu’elle était très civilisée quand le reste de la Corse appartenait aux gardeurs de chèvres et de pourceaux. Là, point de vendetta, point de dispute violente, mais la prudence, l’astuce, le coup d’œil de côté. Ils travaillent plus que nous, ils sont plus riches. Mais je les aime moins que les gueux batailleurs et sombres de Sartène. Monsieur je vous souhaite de voir la lumière du matin sur les murs de Bonifacio !" René Bazin 1913

Sète :

"Je suis monté sur la colline Saint-Clair. Un vrai paysage du Midi : un coteau âpre, encombré de pierres effondrées, rayé de longs murs secs en pierres entassées ; rien que de la pierre et des amas de pierres, tout cela au hasard et négligé. Derrière les clôtures, des jardins en étages où luit la feuille roussie et dorée d’une vigne, où sur le bord des murs vient se poser la lourde feuille dentelée du figuier, où parfois les pins, collés l’un contre l’autre, laissent échapper sous l’ardent soleil leurs senteurs pénétrantes. Du sommet s’étale tout d’un coup, tout ouverte, la magnifique mer bleue, d’un bleu doux et tendre, tout matinal et virginal ; on ne voit pas de vapeurs, il y en a pourtant, mais leur mousseline est si finement diaphane qu’elle ne marque leur présence qu’en confondant la mer et le ciel à l’horizon […] Tout est azur, azur tendre, l’immense mer, le grand ciel ouvert ; de petites barques lointaines, grisâtres y remuent imperceptiblement comme des mouettes" Hippolyte Taine (1863-1865)

Table des matières

I/ Le rêve méditerranéen
II/ Méditerranée occidentale
III/ De la Côte d’Azur à la Sicile
IV/ Côte Adriatique, mer Ionienne, mer Egée
V/ Proche-Orient et Méditerranée orientale

Titre

Voyages autour de la Méditerranée [Extraits]

Éditeur

Édition du Chêne (Paris)

Date

2010

Langue

Source

www.leslibraires.fr (consulté le 31/03/2020)

Droits

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